Les contrôles, les expertises et les analyses réalisés depuis mai dernier ont permis à EDF de définir un périmètre des réacteurs les plus sensibles à l’apparition du phénomène de CSC, d’identifier la zone spécifique à surveiller dans le cadre des programmes de maintenance et de poursuivre le programme de contrôles sur l’ensemble du parc. Le 26 juillet 2022, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a jugé la stratégie d’EDF « appropriée ». Au total, 84 examens par ressuage sur site et 69 expertises en laboratoire ont été menés depuis l’apparition de cette problématique de corrosion sous contrainte à l’automne 2021, sur des réacteurs représentatifs de tous les paliers du parc nucléaire d’EDF (relire nos articles). « Dans l’état actuel de nos connaissances, l’analyse des résultats de l’ensemble des expertises confirme le caractère prépondérant de la géométrie des lignes et nous permet de retenir un classement en différentes familles :
– des lignes peu ou très peu sensibles à l’apparition de la CSC sur les réacteurs de 900 MW (32 réacteurs) et les réacteurs de 1300 MW de type « P4 » (8 réacteurs) ;
– des lignes du circuit RIS des réacteurs de 1300 MW de type « P’4» (12 réacteurs) et des circuits RIS et RRA des réacteurs N4 (4 réacteurs) sensibles ou fortement sensibles au phénomène de CSC », détaille EDF*.
Les réparations terminées à Chinon
Le programme de contrôles à réaliser sur les réacteurs du parc nucléaire s’appuie donc sur une recherche prioritaire de la CSC sur les paliers N4 et P’4 et sur la délimitation de la zone à contrôler par une soudure frontière. En effet il ressort également des analyses que la portion de tuyauterie dans laquelle apparaît le phénomène de CSC est délimitée par une soudure au-delà de laquelle la CSC ne se développe pas. Le réacteur numéro 3 de la centrale de Chinon était lui aussi concerné par ce phénomène. EDF précise que « les réparations sont terminées sur le circuit auxiliaire RIS de Chinon B3 et vont se poursuivre sur le circuit RRA de ce réacteur ». Les formations et les entraînements spécifiques des équipes de soudage se poursuivent, afin de garantir une haute qualité de réalisation des réparations. EDF prépare un programme à plus long terme de compréhension fine de l’apparition et du développement de la CSC sur les tuyauteries des circuits auxiliaires. EDF poursuit le développement de nouveaux procédés permettant la réalisation de contrôles non destructifs plus performants pour détecter, discriminer et caractériser un défaut de CSC. Ces procédés sont actuellement mis en œuvre sur des cas spécifiques en mode « expertise », notamment pour les contrôles réalisés sur les réacteurs de 900 MW en visite décennale en 2022. EDF confirme son ambition de les mettre en œuvre de manière systématique à partir de janvier 2023 et de les intégrer dans sa stratégie de maintenance programmée.
*8 réacteurs de 1300 MW dits P4 : Paluel (4 réacteurs), Flamanville (2 réacteurs), Saint-Alban (2 réacteurs).
12 réacteurs de 1300 MW dits P’4 : Belleville (2 réacteurs), Cattenom (4 réacteurs), Golfech (2 réacteurs), Nogent (2 réacteurs), Penly (2 réacteurs).
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Commentaires 3
Les abréviations CSC veulent dire corrosion sous contrainte. Action conjuguée d’un agent corrosif sur un matériau renfermant des contraintes internes comme après une soudure. Phénomène connu, il a été observé il y a près de 40 ans sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur (RIS) de la centrale franco-belge de Tihange. Depuis il a touché de nombreux composants de centrales françaises et étrangères tels que, tubes des générateurs de vapeur, broches de tubes-guides …
En clair c’est dangereux ou non? Est-ce réparable? Doit-on arrêter les centrales qui subissent ça par précaution? C’est ça qui est interessant à savoir
Dangereux non si on se donne les moyens de faire les contrôles nécessaires pour les détecter et les surveiller. Et je pense que c’est ce qui a été fait jusque là. Comme je le dis, cela fait plus de 40 ans que des problèmes de cette nature ont été détectés et réparés sur les centrales en exploitation en France comme à l’étranger.