Mardi 7 février vers 1h du matin, l’unité de production n°1 de la centrale nucléaire EDF de Chinon a été déconnectée du réseau électrique national. Cet arrêt programmé, la 4ème visite décennale, permettra de renouveler une partie du combustible, réaliser des opérations de maintenance et de contrôle, de mener trois examens réglementaires et de mettre en place des modifications de l’installation afin de faire tendre le niveau de sûreté vers celui des réacteurs de troisième génération type EPR. Les 3 examens réglementaires d’une visite décennale :
– L’inspection de la cuve du réacteur grâce à la Machine d’inspection en service (MIS).
– L’épreuve hydraulique du circuit primaire sert à contrôler son étanchéité et à évaluer son aptitude à assurer sa fonction de confinement.
– L’épreuve enceinte consiste à contrôler l’étanchéité de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur.
Les principales opérations de maintenance et de contrôle
À partir de leurs quatrièmes visites décennales, les réacteurs de 900 Mwe comme ceux de la centrale de Chinon seront les premiers réacteurs du parc à disposer des moyens fixes et pérennes permettant de faire face à des situations extrêmes et prenant en compte le retour d’expérience de l’accident de Fukushima. Les équipes de la centrale de Chinon et ses partenaires industriels procéderont notamment à des modifications pour accroitre le niveau de sûreté comme la création d’un stabilisateur de corium sous eau et le déploiement de systèmes mobiles de secours permettant le refroidissement de la piscine du bâtiment combustible en cas d’accident nucléaire. La modernisation de la salle de commande et de son contrôle commande seront également réalisées. Parmi les 18 000 activités de maintenance, seront notamment réalisées :
– le remplacement de 2 tronçons de tuyauteries du circuit primaire,
– le remplacement des pôles du transformateur principal,
– la visite complète du corps haute pression et du corps basse pression du groupe turbo alternateur,
– la visite complète de pompes et de diesels de secours,
– l’épreuve hydraulique des échangeurs en salle des machines
Sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
L’autorité de sûreté nucléaire inspecte les installations plusieurs dizaines de fois par an par réacteur, dans le cadre d’inspections programmées, de contrôles inopinés et de visites de chantier. La réglementation française prévoit des autorisations de fonctionnement des réacteurs par période de 10 ans. EDF doit procéder à un réexamen de sûreté et propose à l’ASN un programme de modifications permettant d’améliorer la sûreté des réacteurs en intégrant le retour d’expérience ou les améliorations issues des évolutions technologiques. Ces modifications sont réalisées lors des visites décennales, où un programme de contrôle approfondi est mis en œuvre. Ce n’est qu’après l’intégration des modifications, la réussite de ces différents contrôles et la réalisation d’une enquête publique, que le réacteur peut recevoir une nouvelle autorisation de fonctionnement pour 10 années supplémentaires.
Chiffres clés
– Environ 9 mois de travaux
– Près de 3 500 intervenants supplémentaires sur le site
– Près de 250 entreprises partenaires mobilisées
– Un investissement de 65 millions d’euros par la centrale de Chinon
– 18 000 activités de maintenance et de contrôle à réaliser, ce qui représente près de 72 000 heures d’activités
– 69 modifications apportées à l’unité de production pour accroître la sûreté des installations
– Les unités de production n°2,3 et 4 sont connectées au réseau d’électricité.