Par leur journée de grève, les Ecuyers du Cadre Noir ont souhaité « marquer de façon significative leur mécontentement face à un climat social fortement dégradé au sein de l’établissement. » L’objectif de ce mouvement était « de faire réagir la direction de l’IFCE. Cela fait maintenant plusieurs mois, voire plusieurs années, que l’on alerte sur une situation qui se dégrade et qu’il n’y a pas de dialogue constructif sur nos attentes. Ce mouvement de grève est donc une nouvelle alerte pour faire bouger les lignes, » déclarait leur porte parole l’Ecuyer et Maître de manège, Jean-Paul Largy. Concrètement, les écuyers craignent que « le Cadre Noir soit en danger ». De son côté, Jean-Roch Gaillet, directeur général de l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation) disait « avoir entendu les attentes et les revendications des écuyers et du syndicat. Il y a une partie que je peux régler à mon niveau, mais la partie la plus importante et la plus tendue doit se régler au niveau du ministère des Sports. Je n’ai pas la main sur tout, mais j’ai déjà pu donner les éléments sur lesquels j’ai la main. Il faudra ensuite engager une discussion avec le ministère. Un premier échange a eu lieu en visio et une rencontre est prévue au début de la semaine prochaine. » (relire notre article)
« Une reconnaissance de la singularité de notre métier »
Le mouvement de grève n’aura duré qu’une journée, mais les cavaliers sont dans l’expectative. « Certes, nous avons eu l’agréable surprise de voir venir un inspecteur général qui a mis autour de la table direction et écuyers, puis nous a reçu tous individuellement. C’est bien mieux qu’en visio. Nous avons donc mis sur la table la question de notre statut d’écuyer qui n’est pas acceptable aujourd’hui, ne dépendant que du Ministère des sports, alors que nombre d’autres professionnels de l’École et même la gouvernance sont quant à eux rattachés au Ministère de l’agriculture, d’où deux ministère de tutelle pour des professions qui ne peuvent travailler les unes sans les autres. Nous aimerions une reconnaissance de la singularité de notre métier, et pas uniquement comme professeur de sport. De fait, nous touchons aussi au patrimoine et à la culture, alors pourquoi pas dépendre aussi du Ministère de la culture ? » Et de conclure : « Nous sommes bien conscients que les choses n’iront pas aussi vite que nous l’attendons mais, si nous avons décidé ce mouvement c’est que nous souhaitions donner un coup de pied dans la fourmilière et que les choses ne soient pas reportées aux calendes grecques. Nous attendons des propositions concrètes. »
Il va falloir attendre le nouveau gouvernement
Du côté de la direction, pour Jean-Roch Gaillet, il y a une évolution significative, surtout avec la venue dans les jours qui ont suivi le mouvement de l’envoyé du Ministère : « Un travail de fond va être mené. De fait, il y a une partie immédiate dans les solutions, concernant les salaires et indemnités et une partie qui sera sur un plus long terme, notamment en matière de statut. Concrètement, l’avancement des évolutions de carrières va être revu. Suite aux entretiens, nous allons optimiser l’ensemble des points sur lesquels nous pouvons avancer, comme c’est le cas dans toutes les administrations. Le dialogue a été plutôt constructif de la part des écuyers et de la part de la direction générale. En tout état de cause, on va trouver une solution qui respectera les règles de part et d’autre. Il est évident que le métier d’Ecuyer est un métier à part et pas juste celui de professeur de sport. Il faut donc effectivement inventer un autre statut. » Et le directeur de rajouter : « La période n’est pas propice à la décision, au regard de l’échéance présidentielle. Il va falloir attendre que le nouveau gouvernement soit en place (n.d.l.r. en mai) avec son pendant de nouveaux cabinets pour entériner des signatures. » Et de conclure en rappelant : « Pour ce qui est de la question des rémunérations, du fait de la crise COVID, en 2020, nous avons dû assumer une perte de chiffre d’affaires de 1 million d’€ (pas de présentations, pas de visites…). En 2021, c’était 500 000 €. Et en plus, en temps qu’établissement public, comme d’autres, nous avons eu zéro aide de la part de l’état… ».
(1) SNAPS-UNSA : Syndicat National des Activités Physiques et Sportives – Union Nationale des Syndicats Autonomes
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