Le Salon de la princesse Mathilde, réalisé peu avant la mort prématurée de Giuseppe De Nittis (1846-1884), est caractéristique de son art. Le peintre impressionniste italien, installé à Paris, y mêle sujet mondain et recherche d’une atmosphère. Dans sa pratique artistique, s’il use beaucoup de la peinture à l’huile et de l’aquarelle, De Nittis est réputé pour avoir été l’un des grands expérimentateurs dans la technique du pastel, innovant dans ses préparations comme dans ses formats. Le baron de Rothschild achète ce tableau à l’artiste, puis l’offre en 1896 au musée de Beaufort, en un don qui comprend également La Petite Châtelaine, célèbre sculpture en bronze de Camille Claudel.
Première restauration en 2012
L’intervention réalisée ici a pour but de résoudre définitivement des problèmes de soulèvements et de risque de perte de matière qui avaient nécessité une première restauration en 2012. En effet, la couche de pastel est en partie appliquée sur une planche de bois vissée sur le haut du châssis de la toile pour agrandir le dessin ; or le bois se déforme en fonction du taux d’humidité. L’œuvre a donc d’abord été longtemps mise au repos à plat, dans un local à climat constant. Puis la restauratrice spécialiste des pastels Leïla Sauvage, qui travaille principalement pour le Rijksmuseum d’Amsterdam, a refixé les soulèvements. Enfin, le restaurateur-ébéniste d’art Gilles Tournillon a réalisé un caisson climatique, inséré dans le cadre ancien, pour isoler l’œuvre afin qu’elle reste à une température et une humidité constantes et convenables. Il applique là une technique comparable à celle qu’il a contribué à mettre en œuvre pour La Joconde au Louvre. Et comme pour le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci dont Gilles Tournillon assure la surveillance régulière, une sonde électronique permettra à l’avenir de contrôler le climat à l’intérieur du cadre du pastel de Giuseppe De Nittis au musée Joseph Denais. L’œuvre ainsi stabilisée ne devrait donc plus s’altérer dans les prochaines décennies et, pour plus de précautions, ne pourra plus être prêtée pour des expositions hors du musée. La conduite scientifique de cette restauration est assurée par Florian Stalder, Conservateur départemental des musées.
Le financement de cette restauration, d’un coût total de 13 066,98 euros hors taxes, est subventionné à hauteur de 25 % par le Département, 20 % par la Région des Pays de la Loire et 20 % par l’État (DRAC des Pays de la Loire), les 35 % restant étant à la charge de la commune de Beaufort-en-Anjou.
Giuseppe De Nittis, Le Salon de la princesse Mathilde, 1883, pastel sur toile et bois, 80 x 71 cm (avec cadre : 121 x 112 cm), musée Joseph Denais (Beaufort-en-Anjou), don d’Alphonse de Rothschild en 1896.
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Commentaires 2
« mort prématurée de Giuseppe De Nittis (1886-1884), »
il doit y avoir une erreur quelque part …..
Oups effectivement 1846 – 1884