Baugé-en-Anjou. Du Christ au Général de Gaulle : Un sanctuaire créé pour mettre en valeur la Vraie Croix d’Anjou

La Communauté des « Filles du Coeur de Marie compatissant au pied de la Croix », détiennent depuis des décennies la Vraie Croix d'Anjou, dont le bois viendrait de la croix sur laquelle le Christ a été crucifié. Afin de mettre ce patrimoine en valeur, un sanctuaire va être créé sur la commune de Baugé-en-Anjou.

C’est un trésor patrimonial, et spirituel, un peu méconnu, mais le territoire du Baugeois accueille depuis de nombreuses années une croix particulièrement importante pour les catholique : la Vraie Croix d’Anjou. « En effet,  dans la petite cité historique de  Baugé en Anjou (49150),  se trouve depuis le XI siècle un morceau de la Vraie Croix, issue de la Croix du Christ. C’est le deuxième plus grand morceau en France après celui de Notre Dame de Paris et ce sont les Soeurs de la Communauté des « Filles du Coeur de  Marie compatissant au pied de la Croix »  qui le détiennent depuis 270 ans », Philippe Clogenson, responsable d’un projet de mise en valeur et de sanctuarisation de ladite croix. La Vraie Croix d’Anjou est classée au titre des Monuments Historiques depuis le 15 juin 1976. De taille remarquable (27 cm de haut), elle a été ornée de joyaux sur les deux faces par les Ducs d’Anjou. Ainsi, les Sœurs de la Congrégation des Filles du Cœur de Marie souhaitent-elles donner davantage de visibilité à cette relique en lançant la création d’un sanctuaire dédié à la Vraie Croix. Ce projet a pour objectif de faciliter l’accès des visiteurs, de leur permettre de découvrir la Croix sans contraintes horaires. La Congrégation des Filles du Cœur de Marie, avec le soutien de l’évêque Monseigneur Emmanuel Delmas, aspire à étendre l’influence de la Croix au-delà de la communauté. Pour y parvenir, elle souhaite créer un sanctuaire au sein de la chapelle de l’Institut, également connue sous le nom de Chapelle de la Vraie Croix. « Actuellement, il faut faire une demande spécifique auprès des Soeurs pour avoir accès à cette Croix, et nous avons trouvé très dommage qu’elle ne soit pas davantage mise en valeur et accessible à tous. Nous avons donc proposé aux Soeurs d’ériger un Sanctuaire avec la bénédiction du diocèse et l‘accord des autorités civiles », poursuit Philippe Clogenson.

Ouverture du sanctuaire à la Pentecôte

Le projet nécessite de remettre la Croix au sein même de la chapelle de la Vraie Croix, devant le chœur historique. Pour ce faire, il convient de prendre en compte plusieurs dimensions, dans une dynamique globale, pour réaliser du « beau et du pérenne » : L’accessibilité et le cheminement au sanctuaire depuis l’entrée de la chapelle ; L’aménagement du chœur liturgique actuel ; L’aménagement d’un espace de recueillement et la possibilité de contempler l’objet plus facilement ; L’aménagement d’un espace pédagogique, dans une pièce adjacente pour présenter la Congrégation et la Vraie Croix ; L’aménagement d’une signalétique adaptée. Les premières démarches ont été effectuées à l’été 2021. Les premiers travaux ont été réalisés à l’automne 2024. Le sanctuaire sera officiellement inauguré le dimanche 8 juin 2025. En raison de la capacité restreinte de la chapelle (180 places), la célébration sera retransmise en direct dans l’église paroissiale voisine (550 places). L’ouverture officielle du Sanctuaire au public est prévue le lundi de Pentecôte, 9 juin 2025.

Un peu d’histoire : de la Terre Sainte au Général de Gaulle

Rapportée de Terre Sainte en 1241 par un croisé, Jean d’Alluye, il remet la Vraie Croix à l’Abbaye de la Boissière, à Denezé-sous-le-Lude. Elle est conservée à la chapelle du château d’Angers durant la guerre de Cent Ans, sous la garde des Ducs d’Anjou. À cette période, elle est ornée sur les deux faces. La Sainte Croix est mise en vente comme bien national le 30 septembre 1790. Mère Anne de la Girouardière l’acquiert le 2 octobre 1790. La Vraie Croix est transférée à la Chapelle des Incurables le 17 octobre 1790. Elle demeure depuis dans la chapelle de la Communauté. Très vénérée par les Ducs d’Anjou et de Lorraine, par le mariage de René d’Anjou avec Isabelle de Lorraine, la Vraie Croix d’Anjou fut prise comme emblème héraldique de la Lorraine, à la suite de la victoire de René II d’Anjou sur Charles le Téméraire à la bataille de Nancy le 5 janvier 1477. La Croix d’Anjou devient alors Croix de Lorraine. La Vraie Croix est proposée au Général de Gaulle et adoptée comme signe de ralliement des armes alliées, face à la croix gammée, pendant la guerre 1939-1945. Emblème de la France Libre et de la Résistance, la Vraie Croix est alors appelée Croix de la Libération. Dans son Énigme de la croix de Lorraine, Daniel Réju propose une version synthétique des différentes hypothèses : « Sans doute est-ce bien le vice-amiral Muselier qui, le premier, a songé à I’adopter comme emblème de cette croisade du XXe siècle, sollicité par une sorte d’inspiration émanant d’un plan supérieur. Sans doute, à son tour, Thierry d’Argenlieu, soumis à une semblable sollicitation, a-t-il simplement ratifié et approuvé ce choix, en en ampli fiant considérablement la portée. (…) Mais I’homme véritable de la croix de Lorraine ne peut être que Charles de Gaulle. »

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