Jeudi dernier, un dramatique accident est survenu à Châteaudun dans l’Eure-et-Loir. Vers 7h40, ce jour-là, un car scolaire des transports Rémi transportant 35 élèves a eu un accident de la route et s’est renversé sur la D927. Une lycéenne de 15 ans a trouvé la mort des suites d’un traumatisme crânien et 20 élèves ont été blessés. Le chauffeur du car scolaire a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé vendredi le parquet de Chartres. Ce jeune homme de 26 ans, dont les analyses sanguines ont confirmé qu’il avait consommé du cannabis, est mis en examen pour homicide involontaire aggravé car il conduisait « après usage de produit stupéfiant« , précise dans un communiqué le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier. Le chauffeur est aussi mis en examen pour blessures involontaires aggravées pour la même raison. La peine encourue maximale pour ces infractions est de sept ans de prison. Le parquet avait requis le placement en détention du jeune homme mais le magistrat instructeur a estimé « qu’une mesure de contrôle judiciaire lui paraissait suffisante », ajoute M. Chevallier, qui « se réserve le droit d’interjeter appel de cette décision. » Le contrôle judiciaire du mis en cause lui interdit notamment de conduire un quelconque véhicule et de paraître dans le département d’Eure-et-Loir. Selon le parquet, les analyses sanguines ont confirmé un premier test salivaire : le chauffeur du car scolaire avait consommé du cannabis avant l’accident mortel. La présence de ce produit, avec un seuil supérieur à 0,5 nanogramme, ne peut correspondre à une consommation dite passive comme l’affirme le chauffeur, a précisé M. Chevallier dans un précédent communiqué. Le mis en cause a affirmé en garde à vue « qu’il s’agit non pas d’une consommation de produits stupéfiants, mais d’une contamination passive qui expliquerait la présence ainsi détectée, n’ayant pas consommé de produits stupéfiants depuis le mois de décembre dernier ». Il a expliqué que c’était sa compagne, qui consomme régulièrement, « qui pourrait être à l’origine de ce résultat. Il précise qu’il lui arrive d’allumer les « joints » qu’elle fume« , selon M. Chevallier. Le chauffeur de bus maintient par ailleurs sa version des faits, « celle de la présence d’un véhicule tiers dont la manœuvre l’aurait obligé à dévier sa trajectoire, lui faisant perdre le contrôle de son bus ». Selon des éléments recueillis par l’AFP, la route où a lieu l’accident, la D927, a été décrite comme « dangereuse » par la municipalité. Les auditions de l’ensemble des témoins se poursuivent. « Parmi eux, le conducteur d’un véhicule qui circulait derrière le bus disposait d’une caméra dans son véhicule qui permettra peut-être d’apprécier les conditions de l’accident », a détaillé le procureur. Mais selon les premières investigations, « le croisement du bus avec un véhicule tiers, au moment de l’accident, ne serait pas confirmé par l’analyse de cette caméra ». Le ministre des Transports avait dit avoir saisi le Bureau d’enquêtes accidents (BEA) des transports terrestres pour déterminer les circonstances exactes de cet accident. Le ministre des Transports Philippe Tabarot, qui s’était rendu sur place jeudi, avait annoncé sur RTL un renforcement des contrôles des chauffeurs, notamment « au niveau des stupéfiants ».
Pays de la Loire : La Région et les entreprises en vigilance maximale
L’accident tragique survenu en Centre Val de Loire jeudi dernier a profondément bouleversé la profession du transport routier de voyageurs. La Région des Pays de la Loire et la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs Pays de la Loire réaffirment leur « vigilance maximale pour garantir la sécurité de tous les passagers des cars scolaires et interurbains du réseau Aléop au quotidien. » En Pays de la Loire, plus de 3 000 conducteurs interviennent sur le réseau Aléop. La Région et la FNTV tiennent à « saluer leur engagement, en tant qu’acteurs majeurs pour la qualité du service public. » La Région accompagne la Profession pour leur recrutement et leur formation. « La sécurité routière est un axe central des formations dispensées aux conducteurs et des visites médicales périodiques obligatoires », précise-t-elle. La FNTV rappelle que « le port de la ceinture de sécurité est obligatoire à bord des autocars et que tous les autocars sont équipés d’éthylotests anti-démarrage (EAD) ». Il n’existe, en revanche, pas à ce jour de dispositif équivalent pour la détection de la consommation de stupéfiants au démarrage du véhicule. « Les entreprises de transports publics poursuivent leurs actions de dépistage et leurs campagnes de prévention aux conduites addictives dans leurs établissements. La Région s’engage à accompagner les entreprises dans ces démarches. La Région et la FNTV remercient les forces de l’ordre et les autorités locales qui effectuent les contrôles et actions de prévention. L’engagement de tous est essentiel pour maintenir la qualité et la sécurité des transports collectifs », concluent-elles.
Des contrôles également en Touraine
Les gendarmes d’Indre-et-Loire mènent eux aussi des contrôles sur les conducteurs de bus. « L’actualité nationale a remis sur le devant de la scène l’importance de ne jamais consommer ni alcool, ni produits stupéfiants avant de prendre le volant. Et bien évidemment, à plus forte raison lorsque l’on conduit un car scolaire et que l’on a entre les mains la vie d’enfants. Pour nous assurer que ce qui s’est passé à Châteaudun (28) n’était qu’un cas isolé, les militaires de l’EDSR d’Indre et Loire mènent depuis lundi 3 février, une opération d’ampleur de contrôle des conducteurs de transports scolaires. Les contrôles se poursuivront durant les prochains jours », indique la gendarmerie d’Indre-et-Loire.
Avec AFP
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