Saumur. Des esturgeons dans l’ancienne piscine de l’ile d’Offard ?

On comprend désormais pourquoi la réfection de la piscine d’été de l’ile d’Offard traine tant et que le dossier n’ait pas encore été traité par l’agglomération Saumur Val de Loire. Lors d’un point presse en novembre dernier concernant la réfection du stade d’athlétisme voisin, la collectivité avait en effet signifié que la réfection de cet équipement n’était pas encore à l’ordre du jour (relire notre article). Et pour cause, il semblerait selon une source proche du dossier préférant conserver son anonymat, que l’ancienne piscine d’Offard ne serait plus vouée à accueillir les baigneurs, mais d’autres nageurs bien plus aguerris. En effet, elle pourrait être transformée en site d’élevage et de production de caviar. Un porteur de projet aurait en effet fait connaitre son projet à l’agglomération, « à l’image du caviar d’Aquitaine, produit dans la région bordelaise depuis les années 1920 », indique cette même source.

Des esturgeons dans le bras de la Loire

L’idée sera donc calquée sur cette région du sud-ouest de la France qui utilise une partie d’un bras de la Gironde pour élever les esturgeons, naturellement présents dans les rivières françaises depuis le 20^e siècle. Une partie du bras de la Loire, allant du pont des Cadets de Saumur jusqu’au barrage en amont. « L’objectif de ce porteur de projet est de créer le deuxième caviar de France, après celui de Bordeaux », poursuit l’informateur. Cela nécessiterait d’importants travaux pour bloquer les poissons d’un côté et de l’autre. Les bassins de la piscine seraient quant à eux utilisés pour élever les alvins et les poissons juvéniles. Ce projet semble répondre à plusieurs enjeux : la volonté de développer une nouvelle identité saumuroise tournée plus encore vers le tourisme et le luxe ; répondre à des enjeux environnementaux en réduisant la consommation d’énergie liée à l’exploitation d’une piscine ; et réduire les coûts de fonctionnement de la collectivité. D’autant que l’agglomération Saumur Val de Loire a largement investi dans le nouveau centre aquatique de Longué-Jumelles et souhaite en faire LE centre aquatique principal de l’agglomération.

Quelles conséquences sur la biodiversité ?

Cette nouvelle pose cependant quelques interrogations sur le plan environnemental et écologique. Si l’idée est de réduire la consommation liée à l’exploitation d’une piscine (découverte qui plus est), le risque de voir une nouvelle espèce de poisson de développer et proliférer dans la Loire se pose. Comment le pisciculteur compte-t-il empêcher la prolifération des esturgeons ? Quel impact cela pourrait-il avoir sur l’écosystème ligérien ? Par ailleurs, on peut aussi légitimement se poser la question de l’accès à la Loire. Les bords de Loire seront-ils toujours accessibles au vu des mesures de sécurité qui risquent d’être mises en place pour protéger les poissons, notamment du vol, quand on sait que le kilo de caviar est vendu aux alentours de 3 000 euros ? Autant de questions qui n’ont pas encore trouvées de réponse auprès de l’agglo qui reste muette sur le sujet. Sans doute préfère-t-elle rester discrète pour le moment par peur qu’un autre territoire ne vienne ferrer ce gros poisson.