« La protection sociale est une avancée sociale extraordinaire : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » ! Quel généreux principe solidaire pour la Sécurité sociale mise en place en 1945 dans la continuité des choix retenus par le Conseil National de la Résistance : chacune et chacun payait ce qu’il pouvait et, en échange, elles et ils étaient assurés. Ainsi, la Sécurité sociale, une seule caisse, couvrait de nombreux risques : la retraite, la maladie, la famille pour les besoins des enfants, les accidents du travail et les maladies professionnelles. Ce programme ambitieux, intitulé « Les jours heureux » a été appliqué dans un pays pourtant dévasté par la guerre et par l’occupation nazie, mais il a été imposé grâce au très important rapport de forces de l’époque, gagné par la présence des salarié·es dans la Résistance à l’opposé d’un patronat largement collaborateur. »
Le rapport de forces en faveur des salarié·es s’est inversé et les néolibéraux en ont profité pour s’attaquer à la Sécu et ses principes. Car la Sécu :
– C’est la solidarité, bafouée par les principes du système libéral où on ne reçoit qu’en fonction de ce que l’on paie (assurance complémentaire maladie, retraite par capitalisation).
– C’est 672 milliards d’euros de recettes (en 2023) qui ne passent pas par les marchés financiers, qui échappent à la voracité des actionnaires.
– C’est la démocratie avec des représentant·es élu·es des salarié·es qui prennent des décisions au conseil d’administration et non l’État.
La seule branche maladie de la Sécu a subi :
– La hausse constante des restes à charge pour la population, par la création puis l’augmentation du « ticket modérateur » (part payée par les patient·es) sur les consultations médicales, les urgences, les analyses, les examens, les médicaments, les transports, le forfait journalier hospitalier, …
– La fin de la santé qui soigne en fonction des besoins.
Chaque recul de la Sécu a fait une place aux complémentaires santé devenues indispensables pour se soigner. Elles fonctionnent sur une autre logique, financière, où le remboursement est fonction du montant de la cotisation. Les personnes en retraite paient plus cher car la tarification augmente avec l’âge. Conséquences : 12 % d’entre elles n’ont pas de complémentaire. La prise en charge par les complémentaires du 100% santé (et non par la Sécu ainsi affaiblie) pour l’optique, l’audiologie et le dentaire a entraîné l’augmentation de leurs tarifs (de 8 à 10 %). La hausse de la taxe sur les complémentaires (qui se monte à 1,1 milliard d’euros dans le PLFSS) va encore se répercuter sur les cotisations des assuré·es. Les personnes en retraite sont particulièrement concernées. Elles ont plus souvent besoin de se soigner et ne doivent pas renoncer à la santé pour raisons financières.
Un PLFSS 2025 d’austérité : Une augmentation minime de l’ONDAM hôpital (objectif national de dépen-ses d’assurance maladie), bien en deçà des besoins ; Baisse de l’indemnisation journalière de 100 % à 90 % des agents de la fonction publique en arrêt maladie ; La réduction des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie, plafonnées à 1,4 Smic contre 1,8 auparavant.
Reconquérir la Sécu 80 ans après sa création, la Sécurité sociale intégrale est plus que jamais nécessaire. Nos 9 organisations appellent à la mobilisation le 20 mars pour la reconquête de la Sécu :
– Reconquête de l’accès aux soins pour toutes et tous.
– Reconquête des remboursements : aucun reste à charge, 100 % Sécu.
– Reconquête des recettes : fin des exonérations de cotisations sociales ; financement par la cotisation sociale assise sur l’ensemble des revenus des salarié·es et les dividendes.
– Reconquête de la démocratie sociale : gestion de la Sécu par les salarié·es. »
Infos pratiques : Rendez-vous jeudi 20 mars à 10h30 place Bilange à Saumur.
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