Saumur. La CGT appelle à une grève féministe le samedi 8 mars

Le 8 mars sera marqué par la journée internationale de lutte des droits des femmes : La CGT appelle à faire durant cette journée, une « grève féministe ».

L’union Locale CGT de Saumur appelle l’ensemble des salariés des secteurs privés et publiques, des jeunes et des retraités à se mobiliser le samedi 8 mars 2025. « La CGT a déposé un préavis de grève pour tous les salarié-e-s qui travaillent ce jour-là. Appel relayé par l’intersyndicale : CGT, CFDT, UNSA, FSU et CFE CGC sur le Département », indique l’union locale de la CGT. Elle organise par ailleurs un rassemblement sur Saumur, à 15h30 place de la Bilange. « L’égalité entre les femmes et les hommes n’est toujours pas une réalité dans nos entreprises et administrations. L’égalité professionnelle s’inscrit dans un projet de société et nécessite une volonté à la fois politique et budgétaire. Les législations successives et la mise en place de l’index égalité pour tenter de corriger les écarts ne suffisent pas.  Ce constat que nous posons, année après année est largement admis et pourtant il n’y a aucune réelle volonté du patronat et des gouvernements successifs pour appliquer et faire appliquer la Loi et aboutir à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes », estime l’union locale. Par ailleurs, le syndicat juge que « les annonces de Mme Morançais, des coupes claires dans le budget de la Région pour 2025, touchent toutes les structures qui accompagnent les publics les plus fragiles et les plus démunis dont une majorité de femmes. On peut citer le CIDFF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles) ainsi que le planning familial. »

Plafond de verre

Les chiffres sont têtus et illustrent ces inégalités au détriment des femmes : « Elles perçoivent des salaires de 23.5 % en moyenne inférieurs à ceux des hommes (en prenant en compte les temps partiels) ;  Elles occupent 42.6 % des emplois de cadre alors qu’elles sont plus diplômées que les hommes ; Elles représentent 57 % des Smicard-es ; Elles occupent près de 80 % des emplois à temps partiels dont beaucoup de temps partiels imposés ; Elles touchent des pensions de retraite de droits directs 38 % moins élevées en moyenne que celles de hommes ; Elles sont à la tête de 82 % des familles monoparentales ; Elles prennent 95 % des congés parentaux. » Et la CGT d’ajouter : « Plafonds de verre, planchers collants, parois de verre sont autant de termes qui qualifient les carrières des femmes. Elles ont plus difficilement accès aux postes à responsabilité, elles sont plus nombreuses à être dans les bas salaires et à y rester, elles sont concentrées dans des métiers à prédominance féminine sous-valorisés et mal rémunérés. Elles subissent aussi les carrières en accordéon qui les pénalisent sur leur rémunération durant leur vie active mais également sur leur pension de retraite. La conception patriarcale de la parentalité, incluant la double journée et la charge mentale, le manque de structures publiques de la petite enfance, pénalisent quasi-exclusivement la carrière des mères, accentuant encore les inégalités salariales. Elles sont 30 % à réduire leur activité professionnelle à l’arrivée du 1er enfant. »

Des secteurs en tension

« Aujourd’hui, les métiers du soin et du lien sont en grande tension par manque d’effectifs et il manque plus de 200 000 places dans la petite enfance, 50 000 dans l’action sociale, sans parler du secteur de la santé. Malgré les scandales récents dans les crèches privées, aucune mesure solide n’a été annoncée pour renforcer le service public de la petite enfance alors même qu’il s’agit d’un facteur déterminant pour l’émancipation des femmes. Majoritaires parmi les personnels de la Fonction publique et principales usagères, les femmes seront les premières impactées par les coupes sombres envisagées dans le budget pour les services publics. Si la mobilisation intersyndicale a permis de faire reculer le gouvernement sur son projet d’imposer 3 jours de carence, il n’a pas renoncé à celui de baisser à 90% la rémunération des agent.es en cas d’arrêt maladie. Nous combattrons cette injustice profonde qui pénalisera d’abord les femmes, leur rémunération et leur pouvoir d’achat. Enfin, les moyens alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont encore très en deçà des besoins », poursuit la CGT. Pour toutes ces raisons, le 8 mars 2025, la CGT souhaite rappeler ses revendications : « L’égalité salariale et de carrière entre les femmes et les hommes ; La revalorisation des métiers à prédominance féminine ; La transposition ambitieuse de la directive européenne pour la transparence salariale et la révision en profondeur de l’index Egapro ; L’abrogation de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans qui pénalise en premier lieu les femmes ; Des services publics de qualité répondant aux besoins notamment dans la petite enfance ; Plus de moyens pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ».

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