Gabriel Roger Cochet voit le jour à Saumur le 22 octobre 1888. Issu d’un milieu modeste, il fait des études secondaires mais ne les poursuit pas faute de bourse. A 19 ans il s’engage dans l’Armée française. Très rapidement, il présente des aptitudes remarquables si on en juge par le fait qu’il devient brigadier au bout de 4 mois ! En 1907, il décroche son brevet d’aptitude militaire et entre au 25e Régiment d’Artillerie de campagne dans le 6e Corps d’armée.
Alors qu’il a le grade de lieutenant d’artillerie en 1915, il passe de l’infanterie à l’aviation. Il obtient son brevet d’aviateur. Il termine la Première guerre mondiale avec la Croix de guerre et 6 citations. Gabriel Cochet devient général de brigade dans l’aviation en 1939.
Il est alors assez familier des milieux d’extrême droite, ce qui explique que, de façon inattendue, il reste fidèle au maréchal Pétain tout en lançant des appels à la résistance ! Il s’est distingué en assurant la défense du territoire entre Rhône et Allier durant l’invasion allemande. Le 6 septembre 1940, il commence à diffuser des bulletins appelant les Français à faire face à l’occupation. La formule « Veiller, résister, s’unir » fait mouche chez ceux qui peuvent accéder à l’information. Cochet s’exprime toujours publiquement, avec l’aval de Vichy. Il approuve la politique du maréchal et son œuvre de « rénovation nationale » et s’oppose à l’action entreprise par le général de Gaulle qu’il juge « politique ». Il pense sans doute être dans la ligne politique du maréchal ? Cela ne dure pas. Le 21 juin 1941, Darlan le fait arrêter et l’envoie à Vals-les-Bains. Il y rejoint toutes les personnalités du Front populaire que le gouvernement juge responsables de la défaite face aux Allemands. Là, il comprend rapidement qu’il a fait fausse route
Cochet s’évade de Vals en novembre 1942. Il passe par l’Espagne où il est interné avant d’arriver à Londres nimbé d’un certain prestige. Il se met alors au service du général de Gaulle, mais il aura des difficultés à intégrer les rangs des gaullistes qui lui reprochent son parcours atypique. Le général lui confie la tâche de mettre sur pied l’ensemble des forces françaises destinées à participer au débarquement des Alliés, mais les choses se passent mal. S’estimant désavoué et humilié, il quitte Londres pour rejoindre le général Giraud à Alger où il apprend que ses prérogatives ont été transmises à Jacques Soustelle.
A la Libération, il milite à l’UDSR, l’Union Démocratique et Socialiste de la Résistance. Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur.
En août 1948, il fonde le CAR, Comité d’Action de la Résistance qui regroupe la plupart des associations et mouvements de la Résistance, à l’exception des organisations proches du Parti communiste. Deux ans plus tard, le CAR tient son premier congrès en présence de plus de 200 délégués d’anciens maquis et réseaux. En 1951, Gabriel Cochet s’insurge contre monseigneur Feltin, archevêque de Paris qui, au cours d’une messe célébrée à la cathédrale Notre-Dame de Paris, a rendu hommage à Philippe Pétain. Il démissionne de la présidence du CAR en 1952. Il est décoré de la médaille militaire la même année.
Gabriel Cochet va siéger au conseil d’administration d’Air France de 1948 à 1960.
Il s’éteint le 14 décembre 1973 à Perpignan. Il est inhumé au cimetière de Neuilly-sur-Seine.
Une place du Général-Cochet est créée à Paris en 1979 dans le 19e arrondissement. A Clermont-Ferrand, une rue porte également son nom.
Bibliographie : ALBERTELLI Sébastien, BARAZ Johanna, Un résistant atypique : le général Cochet, entre vichysme et gaullisme, Cairn Info, Centre d’histoire de Sciences Po, 2008
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés