Depuis quelques semaines et surtout ces derniers jours, ont voit les prix s’envoler à la pompe. Le gazole a désormais rattrapé l’essence et tous deux culminent désormais entre 1,8 et 2,1 euros le litre. Le gouvernement a annoncé une réduction de 15 centimes par litre d’essence à compter du 1er avril, mais le prix du carburant restera tout de même très élevé. Pour faire face à cette augmentation, et puisqu’il est parfois difficile de diminuer ses trajets ou se passer de la voiture notamment en zone rurale, certains se tournent vers d’autres solutions. Morgan Degroise, gérant de Cars Import à Chouzé-sur-Loire, propose parmi d’autres services automobiles la reprogrammation des moteurs essence pour qu’ils puissent être alimentés au bioéthanol.
1 500 euros d’économie chaque année
Depuis quelques semaines, il fait face à une importante augmentation des demandes pour convertir les moteurs : « Nous avons des demandes qui explosent avec facilement fois deux ou trois par rapport à la demande habituelle. Ce sont des personnes qui souhaitent faire la conversion, afin de payer moins et ne pas se retrouver avec des factures exorbitantes à la pompe. Le prix du bioéthanol est aujourd’hui entre 0,8 et 0,9 euro le litre », explique-t-il. Une différence de tarif qui est pour le moins alléchante. Même s’il faut la nuancer parce qu’un moteur tournant à l’éthanol consomme un peu plus. « On va avoir une consommation supérieure de 10 à 15%. Mais cela reste tout de même intéressant. J’ai calculé pour quelqu’un qui roule 20 000 km par an, ce qui est globalement la moyenne, il fera 1 500 euros d’économie. » Il faut également prendre en compte le coût de conversion. « Il existe deux techniques. Il y a celle qui consiste à placer un boitier au niveau du calculateur et qui va coûter 1 100 à 1 200 euros. Pour ma part je préfère directement reprogrammer le moteur, je trouve cela plus fiable et mieux pour la voiture. Cela coûte en moyenne 590 euros », explique-t-il. On comprend donc aisément que certains fassent le choix de rouler à l’éthanol.
Rouler à l’essence comme à l’éthanol
La conversion est possible pour tous les véhicules roulant à l’essence dotés d’un calculateur (généralement à partir des années 2000) et il faut généralement compter 1 à 2 jours. A noter que la conversion n’est pas conseillée pour les véhicules qui roulent très peu : « l’éthanol est plus sec et si le véhicule ne pour pas suffisamment cela peu asséché les durites. Mais dans le cas d’un véhicule qui ne roule pas, il n’y a pas vraiment de raison de passer à l’éthanol. » La question que l’on peut se poser est celle de la légalité. Pour Morgan Degroise : « Là-dessus la législation est un peu floue. Elle indique qu’on ne peut modifier le véhicule par rapport à ce qui est indiqué sur la carte grise. L’avantage de la reprogrammation, c’est qu’elle est ce que l’on appelle « Flex Fuel », c’est-à-dire que l’on peut aussi bien rouler à l’essence qu’à l’éthanol, et même 50/50. Le moteur reste donc bien un moteur à essence. » Tout cela fonctionne très bien pour les moteurs essence, mais quid des diesels ? « Seules les voitures essence peuvent rouler à l’éthanol et donc profiter de ce carburant moins cher. Il est toutefois possible pour les moteurs diesel de les reprogrammer en ajustant le système d’injection. On va donner plus de puissance au moteur ce qui va lui permettre de consommer environ 15% de moins », explique-t-il. Le prix de cette reprogrammation évolue en fonction du moteur, mais la fourchette se situe entre 300 et 600 euros.
Que dit la loi ?
Attention toutefois, puisque du point de vue légal et au niveau des assurances, seule la pose d’un boitier est reconnue comme tout à fait légale et homologuée. Au niveau du Code de la route, l’article R321-16 précise « tout véhicule […] ayant subi des transformations notables est obligatoirement soumis à une nouvelle réception ». L’article R322-8 précise que cela concerne « toute transformation susceptible de modifier les caractéristiques indiquées sur le certificat d’immatriculation ». Pour les reprogrammations destinées à supporter l’E85, la carte grise doit également être modifiée en conséquence à la ligne P3, en remplaçant ES par FE. Du côté du Code des assurances, toute augmentation de puissance ou modification non reportée sur la carte grise est considérée comme non conforme. Ainsi, en cas d’accident responsable (corporel principalement), votre assureur peut refuser l’indemnisation s’il parvient à prouver que votre véhicule a été reprogrammé sans avoir fait l’objet d’une RTI (réception à titre isolée) auprès de la DREAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).
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Commentaires 2
Combien coûte une rti à la DREAL ,et les véhicules sont ils acceptés ??? Il serait bien de l indiquer dans le reportage …
En clair, si comme la réglementation le stipule, le propriétaire d’un véhicule ayant subi une reprogrammation moteur souhaite effectuer une réception à titre isolé (RTI) de son véhicule, tout indique que celle-ci lui sera refusée étant donné que son véhicule sera encore considéré comme conforme à son modèle homologué au niveau européen.