Le plus étonnant dans le parcours de cette jeune femme, c’est qu’après avoir atteint les plus hauts sommets du cinéma hollywoodien, son nom soit tombé dans l’oubli. Qui se souvient d’elle ? Qui se souvient d’une actrice qui s’appelait Capucine ?
Germaine Hélène Irène Lefebvre n’est pas née à Saumur, mais à Saint-Raphaël dans le Var, le 6 janvier 1928. On ne sait pas précisément pourquoi on la retrouve quelques années plus tard à Saumur. C’est probablement pour des raisons professionnelles que la famille Lefebvre s’est installée rue Gauthiot-Lamy à Saint-Lambert-des-Levées. Monsieur Lefebvre est chef d’atelier à l’usine Dechosal qui fabrique des autoclaves pour les Hôpitaux.
La petite Germaine, qu’on surnomme « Nénette », fréquente d’abord le collège Saint-André. Elle a un frère, Jean, qui va à l’école industrielle, au Lycée d’Etat. Habitant à côté de la route de Rouen, elle assiste à l’arrivée de l’armée allemande et à l’épisode des Cadets. Pendant l’Occupation, elle poursuit ses études au lycée de jeunes filles, aujourd’hui le collège Yolande d’Anjou. Ensuite, dès la Libération, elle monte à Paris pour faire les Beaux-Arts car elle dessine très bien. Là, on devine que sa grande beauté la fait remarquer. Elle devient mannequin sous le nom de « Capucine » pour les maisons de couture Givenchy, Dior, Fath ou Balmain et les magazines Elle, Vogue. En 1947, elle épouse l’acteur français Pierre Trabaud, mais leur union ne dure que trois ans. C’est l’époque où elle fait la connaissance d’une autre débutante : Audrey Hepburn.
C’est aux Etats Unis qu’elle va entamer une carrière d’actrice de cinéma. Il se raconte que John Wayne eut le souffle coupé en l’apercevant dans un restaurant élégant de Manhattan. Il l’invita à faire des essais à Hollywood pour son prochain film, Rio Bravo. Malheureusement, Capucine ne parlait pas un anglais suffisamment fluide pour le rôle qui échut finalement à Angie Dickinson.
A Hollywood, Capucine entame une carrière impressionnante. Elle représente l’archétype de la Française pour le cinéma américain des années 1960. Elle décroche le Golden Globes en 1961 en tant qu’actrice dans un film musical pour le Bal des Adieux de Charles Vidor et George Cukor.
Elle joue dans 36 films parmi lesquels nous ne citerons que quelques titres :
– 1960 – Le Grand Sam, avec John Wayne et Stewart Granger
– 1962 – Walk on the Wild Side, avec Jane Fonda et Barbara Stanwyck
– 1963 – La Panthère Rose, avec Peter Sellers
– 1965 – Jackpot, avec Charlotte Rampling et Richard Burton
– 1966 – What’s New Pussycat, avec Peter Sellers, Romy Schneider et Peter O’Toole
– 1967 – Les Ogresses, avec Claudia Cardinale, Raquel Welch et Monica Vitti
– 1969 – Fellini Satyricon, avec Martin Potter et Hiram Keller
– 1971 – Soleil Rouge, avec Alain Delon, Charles Bronson et Ursula Andress
– 1975 – L’Incorrigible, avec Jean-Paul Belmondo
Elle revient en Europe à la fin des années 60 où elle poursuit sa carrière en tournant en France, en Allemagne et en Italie, tout en effectuant quelques allers-retours aux États-Unis pour participer à des séries télévisées. Le film le plus marquant de cette période est sans conteste le Satyricon de Federico Fellini.
Dépressive, le 17 mars 1990, Capucine se suicide en se jetant du huitième étage de l’appartement qu’elle occupe à Lausanne en Suisse. Sur Internet, on peut voir plusieurs interviews télévisés de Capucine : Capucine se souvient d’Hollywood (1984), archives de la RTS ; Capucine-Interview for Antonella (6-9-1977) interview télévisé de Philippe Bouvard.
Bibliographie :
– HOFMANN Blaise, Capucine, Editions Zoé,1225 Chêne-Bourg, Suisse, 2015
– AUGEREAU Pierre-Louis, Une pensée pour Capucine, article du Courrier de l’Ouest, 31 décembre 2011
– AUGEREAU Pierre-Louis, Capucine en noir et blanc, article du Courrier de l’Ouest, 22 janvier 2012
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés