Le fameux champignon de Paris. Vous le connaissez tous, notamment en omelette, mais que vous l’aimiez ou non, cela fait bien longtemps que sa production a été délocalisée de la capitale, au profit de nos caves. Imaginez que près de la moitié de sa culture se fait dans le Saumurois ! Mais pourquoi donc ce déménagement ? Après tout, ne dit-on pas que le sous-sol parisien est un véritable gruyère de caves et de galeries ? Car le champignon, pour se développer, a besoin d’un environnement humide, avec le moins de variation de températures possible. Une description qui colle parfaitement avec l’environnement souterrain des caves. L’ennui à Paris, à la fin du XIXe siècle, est qu’on a justement besoin de ces espaces gigantesques pour établir le futur métropolitain. Cet événement coïncide avec un autre, qui lui nous est familier, puisque la production du tuffeau, à cette époque, est en déclin, laissant des kilomètres de galeries inutilisées. Une aubaine aussitôt mise à profit pour le champignon de Paris. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la proximité de l’école de cavalerie du Cadre noir a même permis un acheminement en quantité du fumier nécessaire au développement du mycélium. Que demander de plus ?
À côté des vignes, il n’est pas rare de tomber sur de vastes vergers. L’arboriculture a toujours été présente en Anjou, notamment grâce à la richesse des sols, mais un autre facteur a probablement poussé une bonne partie des exploitants à réorienter leurs productions. Pourquoi faire autre chose que de la vigne lorsque l’on sait à quel point le secteur du vin est porteur, surtout dans la deuxième moitié du XIXe siècle ? Sans doute car on n’a pas vraiment le choix, puisqu’aux alentours de 1865, est arrivé en France le phylloxéra, une sorte de puceron parasite de la vigne. Et cette importation malheureuse depuis les États-Unis s’est répandue comme une traînée de poudre en Europe. L’insecte décime les grands cépages en un temps record, faisant chuter la production de trois-quarts . Il a fallu s’adapter, en testant de nombreuses greffes résistantes à ce fléau, ce qui a, de facto, obligé les agriculteurs à changer leur fusil d’épaule. Ainsi, pommes, poires et prunes se sont multipliées dans le paysage angevin, avant que la vigne ne redevienne viable à l’aube du XXe siècle.
Vous l’aurez donc remarqué, la production angevine a largement évolué sur le dernier quart du XIXe siècle, la modernisation et la mondialisation aidant à cette pluralisation agricole. Un atout de plus pour l’attractivité économique de la région.
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