Les trente premiers couples engagés en dressage ont présenté leur Grand Prix, un enchaînement de figures imposées sur un rectangle de 60x20m, avec en toile de fond le château de Versailles ce mardi 30 juillet. Pour la France, seuls Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier), qui honorent leur première sélection olympique, étaient au départ ce mardi. Membre régulier de l’équipe de France, le couple a commis deux erreurs dans les changements de pied aux deux temps puis au temps, présentant dans l’ensemble une jolie reprise. Le jury, composé de sept juges dont le Mosellan Raphaël Saleh, leur a accordé la moyenne de 70.683%. Ils se sont placés en quatrième position du groupe A, composé de dix concurrents. Les deux autres équipiers français passeront le second jour, aujourd’hui mercredi, du Grand Prix, dans le groupe E pour Alexandre Ayache (12h57) et dans le groupe F pour Pauline Basquin à 15h11, qui sera l’avant-dernière en piste, juste avant la championne olympique en titre Jessica von Bredow-Werndl. Quinze équipes sont en lice et l’objectif pour les Bleus est de terminer parmi les dix meilleures nations pour pouvoir prendre part au Grand Prix Spécial, qui décernera samedi les médailles collectives.
La chaleur s’invite à la fête
Une vigilance orange à la canicule est en cours, avec un pic de chaleur à 36° attendu. Pour les athlètes humains comme équins, tout est mis en place pour passer cet épisode météorologique en toute sécurité. Les chevaux bénéficient d’écuries équipées d’un système de circulation d’air – l’air plus frais des sous-bois est amené dans les écuries, permettant d’avoir une dizaine de degrés en moins à l’intérieur qu’à l’extérieur – et peuvent évoluer pour l’entraînement sous un manège couvert et ventilé. Les plannings d’entraînement ont été adaptés pour profiter des températures plus fraîches, tout comme la durée des détentes. Par ailleurs, lors de ce temps de préparation avant d’entrer en piste, la température des chevaux est régulièrement contrôlée par les vétérinaires du concours. Des brumisateurs et des ventilateurs ont également été placés en sortie de piste. En dressage, les efforts lors de la compétition durent plus longtemps qu’en saut d’obstacles par exemple – 6 minutes pour une reprise contre une minute trente pour un parcours d’obstacles. Les cavaliers, leurs grooms et l’intégralité du staff fédéral sont donc aux petits soins de tous les chevaux pour optimiser leur récupération : douche, marche dans les allées ombragées du parc du château de Versailles… Pour les cavaliers aussi la chaleur du jour reste supportable en piste. Si la tenue officielle impose le port d’une veste longue, elles sont réalisées dans des matières techniques respirantes très performantes. Et pour la première fois en 2024, c’est l’équipementier officiel de la délégation française, Le Coq Sportif, qui a développé et conçu une gamme de tenues spécifiques pour l’équitation, après de longs mois de travail en collaboration étroite avec la FFE et les athlètes pour assurer leur confort.
Parole à…
Corentin Pottier : “Il y avait beaucoup de bons moments d’un point de vue technique et je pense qu’il faut retenir ceux-là. Il y a deux fautes qui sont sur des exercices qui d’habitude nous réussissent et nous font gagner des points, donc c’est dommage. On a tendance à se focaliser sur le négatif, mais il y a beaucoup de bonnes choses. C’est le sport. On est entré en piste dans une ambiance extraordinaire, ce sont nos premiers Jeux olympiques. Je ne me cherche pas d’excuse, il faudra analyser un peu plus à froid techniquement. En tout cas, ce que j’en retiens aujourd’hui, au-delà de la reprise et de la performance, c’est ce public incroyable, c’était vraiment magique. C’est une vraie bénédiction de pouvoir prendre part aux Jeux. C’est aussi un parcours qui est très long, compliqué, qui a été très difficile et exigeant mentalement ces derniers mois. Quand on fait le salut final, il faut juste profiter et se tourner vers la suite. C’est le métier qui rentre.”
Jean Morel, sélectionneur national : “Je suis déçu. J’ai toujours dit, et je le redis, ce n’est pas de faire une performance qui est difficile mais de la réitérer. Leur performance à Rotterdam était excellente, mais elle n’était pas acquise. Après, ce n’est pas évident de passer en numéro un, de même que l’apparition des grosses chaleurs. C’est le sport, ce couple méritait d’être aux Jeux. Je ne pense pas qu’il s’agisse de la pression d’être ici, mais d’un ensemble de choses. J’avais mis Corentin, en numéro 1 dans les Coupes des nations de Compiègne (60) et Rotterdam (NED), où il s’est très bien comporté. On va maintenant se concentrer sur les deux autres couples pour essayer d’en avoir au moins un en finale individuelle, mais aussi de se qualifier pour le Grand Prix Spécial pour courir avec les dix meilleures nations. La chaleur est là pour tout le monde, on ne va pas essayer de trouver une excuse. On est responsable des résultats qu’on obtient.”
Sophie Dubourg, directrice technique nationale : “Bien sûr, on est déçu d’abord pour Corentin, ensuite pour l’équipe. Ce ne sont pas de grosses fautes, mais ici, les points sont vite perdus. Il ne faut pas oublier que pour ce couple, ce sont les premiers Jeux. Il y a beaucoup de stress, un beau plateau, un public nombreux… Une telle ferveur, un tel engouement à l’entrée en piste amène un peu d’anxiété chez des chevaux qui n’ont jamais connu cette configuration-là. Cependant, malgré les fautes, on conserve quand même un score à plus de 70%, ce qui est tout à fait honorable.”
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