Parmi ces 450 personnes « connues des services pour activisme violent ou ayant des antécédents judiciaires lors de manifestations précédentes« , figurent 123 « fichés S » appartenant à l’ultra-gauche ou à l’écologie radicale, selon la même source. La préfète du département, Emmanuelle Dubée, a appelé l’ensemble des participants à « rester au Village de l’eau », campement militant installé jusqu’à dimanche sur la commune de Melle. « À ceux qui voudraient malgré tout défier les mesures prises, je le redis avec gravité, il est responsable de ne pas participer à ces manifestations interdites », a déclaré la représentante de l’État, alors que plus de 3 000 gendarmes sont mobilisés dans les quatre départements potentiellement concernés par des actions (Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime et Vendée). Deux manifestations sont annoncées, sans avoir été déclarées en préfecture, vendredi à Saint-Sauvant (Vienne) sur le site d’une future « bassine » et samedi devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime), à l’appel du collectif Bassines Non Merci et des mouvements Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion. « Dans un contexte de restriction des libertés politiques, nous revendiquons notre droit de nous opposer aux projets d’accaparement de l’eau », ont réaffirmé ces organisations dans un communiqué jeudi matin. « S’il devait y avoir des blessés – et au vu du risque d’affrontements et du profil de personnes déjà présentes sur le camp à Melle, c’est une éventualité qu’il faudrait prévoir -, j’invite tout le monde à avoir recours aux services de secours officiels » en appelant les numéros d’urgence, a ajouté la préfète. De violents heurts avaient opposé manifestants radicaux et gendarmes lors d’une précédente manifestation à Sainte-Soline, dans la région, en mars 2023, faisant des blessés de part et d’autre dont deux manifestant restés un temps dans le coma. La représentante de l’État a également appelé les riverains, notamment les exploitants agricoles, « à rester calme » et « en cas d’inquiétude pour leurs biens, à ne pas chercher à intervenir par eux-mêmes », alors qu’un syndicat, la Coordination rurale, a appelé à « protéger les fermes » face aux « groupuscules écologistes ».
Renforcement et élargissement des mesures
À la suite de l’appel national du syndicat de la « Coordination Rurale » de se rendre à Melle à l’occasion de la tenue du « Village de l’eau », qui se déroule du 16 au 21 juillet 2024, la préfète des Deux-Sèvres décide d’élargir le périmètre d’interdiction de manifester de son arrêté du 16 juillet 2024 à la ville de Melle (relire notre article). « Au vu du risque d’affrontements entre des profils « ultras » de groupes opposés, dont certains sont déjà présents dans le « Village de l’eau », cette mesure s’applique à tout rassemblement revendicatif dans le périmètre arrêté. Cette mesure a été prise en concertation avec le maire de Melle, Sylvain Griffault, qui a demandé à la préfète des Deux-Sèvres d’exercer en son nom le pouvoir de police visant à interdire toute manifestation revendicative dans sa commune, afin notamment d’empêcher des débordements dans le centre-ville », souligne la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée. La préfète rappelle que la participation à un rassemblement interdit est passible d’une peine d’amende de 135€ par contrevenant.
Avec AFP
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