Une grande majorité des 10 000 « teufeurs » de la rave party de Parnay avait quitté les lieux, ce dimanche, vers 12h, date de fin programmée des festivités. Organisé illégalement depuis la nuit de mercredi à jeudi derniers, le rassemblement avait laissé place a un champ clairsemé, jonché des stigmates de la fête et de nombreux essaims de retardataires surpris par l’irruption musclée et bruyante de forces de l’ordre. Un hélicoptère et une vingtaine de véhicules des forces mobiles de maintien de l’ordre de la gendarmerie avaient en effet investi les lieux, déterminés à faire le ménage pour libérer les lieux dans les meilleurs délais. Venues de Paris, c’est au pas de charge, sous les ordres scandés, entrecoupés de « action, action » que les brigades ont procédé à cette intervention soudaine, vers 17h, et sans retenue à l’égard d’un public médusé par la violence de l’action. « Nous n’avons pas eu la moindre occasion de dialoguer » regrettait le médiateur entouré de participants épouvantés par la tournure des événements. « Nous sommes ici pour faire la fête, sans aucune violence. Certes nous savons que c’est illégal, que nous créons des nuisances au voisinage, mais de là à nous traiter comme des émeutiers ». Aux charges forcées et aux tirs de grenades lacrymogènes, les « teufeurs » répondirent par des jets de divers projectiles glanés ça et là, mais suffisamment nombreux pour faire reculer et disparaître les assaillants. Aussi vite qu’ils étaient arrivés, ce qui peut questionner sur la pertinence et la légitimité des intentions et des ordres donnés. Légitimement perturbés par le tapage assourdissant de jours sans fin, les riverains ne cachaient pas leur satisfaction de voir s’évanouir la caravane de nomades baroques excentriques, mais non-violents. La rave de Parnay avait eu son lot d’aléas, de nombreuses interventions de la protection civile et, bien malheureusement, le pire pour un homme de 30 ans décédé le matin même d’un arrêt cardiorespiratoire, malgré l’intervention rapide des secours (notre article par ailleurs). Le manque de discernement dans l’opération engagée pour le maintien de l’ordre est apparue tout à fait déconcertant.
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