Ce jeudi 18 avril 2024, les élus de l’Agglomération Saumur Val de Loire étaient réunis en conseil communautaire. Parmi les points à l’ordre du jour, les élus ont eu à approuver les comptes du budget principal et des budgets annexes de l’année 2023. « Si globalement nous nous en sortons bien avec des comptes qui vont dans le bon sens, nous devons rester vigilants et en alerte sur deux budgets, à savoir l’eau et l’assainissement », explique le président de l’Agglo, Jackie Goulet. Le budget eau potable affiche en effet un déficit de fonctionnement de 550 000 euros et de 830 000 euros sur celui de l’assainissement. Et ce, malgré une augmentation des tarifs de l’eau de 5% décidée en avril 2023 (relire notre article). Une augmentation qui a été suivie d’une autre de 8% en décembre dernier pour 2024 (notre article). La raison avancée par le président de l’Agglomération : « Le coût de production de l’eau et des services. » L’Agglo a subi une augmentation contractuelle de près d’un million d’euros sur la Délégation de service public de la Saur et, dans les mêmes proportions, sur la Régie. En cause, l’augmentation des prix en général, et plus particulièrement le carburant, les produits de traitement, les salaires, l’énergie. Une augmentation du coût de la vie « qui devrait baisser en 2024, mais pas suffisamment pour revenir au niveau d’avant », estime Jackie Goulet devant le conseil.
Le paradoxe du prix de l’eau
L’eau est un sujet à bien des échelles. Il s’agit d’une ressource qu’il convient de préserver, et même si notre territoire est globalement épargné et voit ses nappes globalement remplie, « il y a fort à parier que nous revivrons des périodes comme nous en avons connu ces dernières années et ce, de plus en plus fréquemment », concède le président. Et pour cause, l’Agglo, au travers de la Régie et de la Saur, agit en de nombreux points afin de faire baisser la consommation, en proposant notamment l’installation de mousseurs ou en menant des opérations d’information et de sensibilisation, en menant d’importants travaux sur le réseau d’eau et en augmentant le taux de rendement en limitant les fuites. Autant d’actions qui ne peuvent être contestables sur le plan environnemental. Mais d’un point de vue comptable, l’enjeu est tout autre. « Il faudra expliquer aux habitants qu’ils vont payer l’eau de plus en plus chère alors même qu’ils consomment de moins en moins », lance le vice-président et maire de Neuillé, Guy Bertin. En effet, paradoxalement, moins d’eau utilisée, c’est moins d’eau vendue et donc moins d’argent in fine. Les coûts de fonctionnement vont, quant à eux, rester globalement les mêmes en dehors d’une baisse systémique des traitements. Le prix de l’eau devra donc continuer d’augmenter pour maintenir le service à l’équilibre. « Nous avons décidé d’une harmonisation des tarifs de l’eau sur le territoire de l’Agglo suite à la fusion des différents syndicats. Le point de convergence est prévu pour le 1er janvier 2026. Dès lors, il faudra mettre en place un nouveau système de tarification. L’idée serait de définir un nombre de m3 par personne annuel qui correspond à un plancher pour vivre. Cette quantité d’eau se verra définir un montant supportable pour tout un chacun. Celui qui consommera plus, au-delà de cette quantité, devra payer plus », explique Jackie Goulet. Une sorte de bonus/malus ou de taxe incitative en somme. Les élus et les services travaillent actuellement sur ce fonctionnement adopté par de plus en plus de collectivités.
Des investissements importants
L’Agglomération saumuroise doit également composer avec des coûts importants à venir. « Les exigences de qualité de rejet sont et seront de plus en plus élevées », nécessitant donc une remise à niveau des équipements. Historiquement, le sud du territoire a réalisé des travaux et des entretiens réguliers permettant à la collectivité de disposer d’équipements en bon état et bien dimensionnés. « Sur le territoire de la Régie, au nord, nous avons hérité de réseaux et de stations plus vétustes. Nous investissons beaucoup sur cette partie du territoire. 80% de nos investissements du budget eau et assainissement y sont consacrés », précise le président. 30 millions d’euros doivent être investis sur le secteur de la Régie pour remettre à niveau les réseaux et les stations (Gennes, Longué, Vernantes et Varennes). Quoi qu’il en soit : « l’eau est un secteur qui subira des augmentations de prix significatives à l’avenir et ce, partout en France », conclut Jackie Goulet.
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