Nous associons souvent, à tort, la voiture à l’industriel américain Henry Ford, alors que les premiers prototypes montés en série sont antérieurs à la très célèbre Ford T. Attention cependant, nous ne remonterons pas aux origines du moteur à explosion ou de la batterie, nous nous intéresserons avant tout au véhicule qui est, aujourd’hui, considéré comme la toute première voiture à essence : la Panhard & Levassor Type A en 1891. Cocorico donc, puisque l’automobile précurseuse de tous nos modèles actuels était française. D’ailleurs, notre pays, à l’aube du XXe siècle, était le premier producteur mondial de voitures avec presque 50% des machines produites sur son sol (environ 30 000 en 1903), très loin devant les autres nations industrialisées. À cette époque, la voiture demeure un bien que peu peuvent prétendre posséder à cause, notamment, du processus de production. Les véhicules européens sont des objets de luxe là où la fameuse Ford T se distingue par son accessibilité.
La voiture s’impose presque naturellement mais les infrastructures ne suivent pas la cadence, tout est bouleversé et les règles ne sont pas établies clairement tout de suite. Le rapport entre les piétons, les carrioles, les vélos et les automobiles est pour le moins conflictuel ; entre le bruit et la vitesse, les anicroches et les accidents ne sont malheureusement pas rares, surtout au cœur des villes étroites. Dès 1902, les prémices de réglementations voient le jour en France pour réguler les flux et tenter d’harmoniser les relations entre tous les usagers de la rue. Et ce qui n’était qu’un moyen pour les plus fortunés de se promener est devenu progressivement un moyen pour chacun de se déplacer avec plus de facilité. La voiture a entraîné une profonde mutation des métiers de la route, les cochers sont devenus taxis, par exemple. Et de nos jours, les débats les plus virulents continuent d’alimenter les tribunes médiatiques, pollution, modèles électriques, places de stationnement, taille des machines… Certes la voiture est ancrée dans nos vies, pour autant elle reste un objet aussi utile que décrié.
Presque un siècle et demi après son apparition, l’automobile – et toutes ses formes dérivées – agglomère les passions. Elle a, malgré elle, poussé les hommes et les sociétés à s’adapter à elle. Désormais, les hommes essayent à leur tour de l’adapter aux nouveaux enjeux de notre monde.
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