« Malgré une activité qui continue à progresser, les Ehpad publics sont confrontés à une dégradation massive, rapide et profonde de leurs équilibres budgétaires », souligne dans un communiqué la FHF, qui réunit les hôpitaux et établissements médico-sociaux publics. La Fédération s’appuie sur une enquête qu’elle a menée en février et mars et à laquelle ont répondu plus de 730 maisons de retraite médicalisées du secteur public, comptabilisant plus de 100.000 lits permanents. Les Ehpad publics représentent un peu plus de 40% des quelque 7.000 établissements en France, selon les données de la FHF. Selon cette étude, près de 85% des Ehpad publics, soit quasi le double de 2019, enregistrent un résultat déficitaire pour l’exercice 2023, un « chiffre record alarmant », déplore-t-elle. Pourtant, l’activité a continué à progresser, avec un taux d’occupation moyen de 94,4% (+1 point sur un an), après la chute enregistrée en 2020 et 2021 avec la crise du Covid. En relative bonne santé jusqu’alors, les Ehpad ont aussi été secoués début 2022 par le scandale Orpea, né du livre-enquête « Les Fossoyeurs » révélant des cas de maltraitance et de malversations financières dans ce groupe privé (rebaptisé Emeis). Pour les Ehpad publics déficitaires, le déficit moyen par place s’est aggravé fortement, passant de 3.226 euros en 2022 à 3.850 euros en 2023, selon la Fédération, qui souligne l’impact de l’inflation (énergie, alimentation…). Les établissements voient ainsi leurs possibilités de recrutement limités et les capacités d’investissement dégradés, selon elle. Face à cette « situation critique », la FHF demande aux pouvoirs publics « une augmentation de 5% du forfait soin des Ehpad » financé par la Sécurité sociale et du forfait « dépendance » provenant des conseils départementaux, ainsi que des tarifs « hébergement » fixés par les conseils départementaux et réglés par les résidents (avec éventuellement une aide des départements). L’objectif est notamment de pouvoir assurer les 6.000 recrutements annuels nécessaires dans les Ehpad pour atteindre l’engagement gouvernemental de 50.000 postes supplémentaires d’ici 2030, note la FHF. « Il y a urgence » face à la « vague démographique du grand âge sans précédent« , alerte la Fédération.
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