Saumur. Loire et confluences : un nouveau label à venir éveille des craintes de nouvelles contraintes

La Loire et ses confluences pourraient bientôt recevoir un nouveau label en tant que site Ramsar, qui valorise les zones humides exceptionnelles. Si, pour certains, il s’agit d’une belle reconnaissance, d’autres craignent de nouvelles réglementations.

Ce mercredi, en conseil municipal, les élus de la ville de Saumur ont eu à donner leur avis sur le classement de la Loire et ses affluents en site Ramsar. Cette demande d’obtention de label est portée par le Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine et concerne 18 000 hectares sur 175km linéaires autour de la Loire, la Vienne, l’Indre et le Thouet sur 51 communes, dont 24 en Maine-et-Loire. Ce label vise à mettre en valeur les zones humides exceptionnelles à l’échelle nationale et internationale. En octobre 2023, 2495 sites sont reconnus d’importance internationale par cette convention. Ils couvrent une superficie de près de 257 millions d’hectares à travers le monde. En France, la même année, ce sont 53 sites Ramsar qui sont reconnus et qui s’étendent sur plus de 3,88 millions d’hectares en métropole et en outre-mer. L’objectif principal de ces sites est la protection de ces zones humides d’importance internationale. 9 critères d’identification des zones humides d’importance internationale sont définis par la convention : le site contient un exemple représentatif, rare ou unique de type de zone humide naturelle ou quasi naturelle de la région biogéographique concernée ; le site abrite des espèces vulnérables, menacées d’extinction ou gravement menacées d’extinction ou des communautés écologiques menacées ; le site abrite des populations d’espèces animales et/ou végétales importantes pour le maintien de la diversité biologique d’une région biogéographique particulière ; le site abrite 20 000 oiseaux d’eau ou plus ; le site abrite 1% des individus d’une population globale d’oiseau d’eau ; le site abrite une proportion importante de poissons indigènes, d’individus à différents stades du cycle de vie, d’interactions interspécifiques et/ou de populations représentatives des avantages et/ou des valeurs des zones humides ; le site sert de source d’alimentation importante pour les poissons, de frayère, de zone d’alevinage et/ou de voie de migration dont dépendent des stocks de poissons se trouvant dans la zone humide ou ailleurs ; le site abrite 1% des individus d’une population d’une espèce animale dépendant des zones humides mais n’appartenant pas à l’avifaune. Pour être désigné comme un site Ramsar, le territoire doit, entre autres, répondre à au moins 1 des 9 critères d’identification précités. « Notre territoire coche 8 critères et est un peu plus bancal sur le 9e », précise le maire Jackie Goulet.

Un label contraignant ?

Mais concrètement, que change ce nouveau label ? « Cela ne va pas changer foncièrement la face du monde. Ce label n’apporte aucune contrainte supplémentaire, d’autant que nous sommes dans le secteur Natura 2000, UNESCO et du PNR et que nous avons déjà toutes les contraintes. Cela n’apporte pas non plus de fonds ou de subventions supplémentaires. C’est simplement un outil de reconnaissance du caractère exceptionnel de nos zones humides et un outil de communication, notamment pour les spécialistes, à l’échelle internationale », souligne Jackie Goulet. Bertrand Chandouineau a alerté durant ce conseil : « Il y a une certaine ambiguïté dans la superposition des labels et dispositifs de protection de la biodiversité et du fleuve et le monde du tourisme. Quid de la fréquentation de ces sites ? On va peut-être se retrouver avec une problématique de gestion des flux touristiques voire de l’interdiction de certains sites. » Sophie Tubiana, élue et présidente du PNR, précise : « Ramsar n’est pas un outil de protection, mais un outil de reconnaissance. Par ailleurs, le PNR a déjà commencé à travailler sur le tourisme et sur la protection de certains sites qui commencent à subir le surtourisme, même si nous ne sommes pas au point des Calanques. » Le maire s’est dit « préférer avoir à gérer des succès (ndlr en parlant du flux touristique) que des défaites. Nous allons réussir à gérer grâce à une offre de tourisme complète. Nous allons nous adapter comme avec la Loire à Vélo Troglo et la protection des chiroptères. C’est grâce à nos richesses et à tous ces labels que nous arrivons à 1,4 million de visiteurs chaque année sur notre territoire. Je suis heureux d’avoir cette problématique que d’autres n’ont pas. » Géraldine Le Coz et Judith Grima se sont abstenues craignant « l’évolution des textes vers une réglementation plus poussée pour les sites Ramsar avec des contraintes d’aménagements particuliers que nous subirions et qui nous contraindraient. », tout comme Grégory Pierre et Thomas Guillemet.

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