Vous venez de terminer votre millième partie de Uno, de Belote, de Yam’s ou de Splendor, et vous vous demandez soudainement comment en est-on arrivé là, à se retrouver entre amis ou en famille autour d’une table pour passer du temps à s’affronter sans enjeu particulier. Le jeu de société porte bien son nom puisque son origine est théoriquement liée à l’établissement de nos premières sociétés sédentaires (soit bien avant l’Antiquité). Les premières traces archéologiques, elles, remontent aux environs de 3000 avant notre ère, en Égypte et en Mésopotamie, le Senet et le Jeu Royal d’Ur en sont deux exemples. Pratiqués souvent en couple, ils posent la base de nombreux jeux actuels, sans que nous soyons tout à fait certains des règles qui étaient alors en vigueur. Pions, dés à quatre faces, plateaux en damier ou en cases, nos ancêtres pratiquaient des activités au carrefour entre le jeu de l’oie, les dames et les échecs. Les osselets sont aussi très souvent mentionnés, ou le jeu de go chinois apparu durant le Ier millénaire avant notre ère.
Il faut attendre en Europe le XVe siècle pour qu’un nouveau type de support ne fasse son apparition, les cartes en papier. Venues de Chine, probablement apportées via les routes commerciales mongoles et perses, les cartes vont permettre la création de nouveaux jeux, comme le Tarot. Jusqu’au XXe siècle, rien n’était véritablement standardisé, mais petit à petit ce milieu a vu apparaître des éditeurs, les règles ont été figées et le jeu de société est devenu un marché comme un autre. Durant les années 1950, de nombreux concepts innovants font évoluer cette activité dans diverses directions : wargame (simulation de conflit), jeu de rôle (interprétation de personnages), jeux à collectionner, etc. Au point de représenter de nos jours, en Europe, un marché de plus de 4,37 milliards de dollars. L’essor du jeu de société est dû à plusieurs facteurs, comme l’augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes, le rallongement du temps associé aux loisirs, les progrès industriels, la labellisation et le marketing, etc. Et vous l’avez sans doute remarqué, mais la période du confinement a aussi été propice aux jeux de société ; puisqu’il n’était plus possible de sortir, ils étaient notre meilleur moyen de socialiser.
Vous l’aurez compris, le jeu est inhérent à l’Humanité, et bien que nous ne soyons pas en mesure de dater avec précision l’apparition du premier jeu, le principe a toujours été de permettre aux individus de se lier et de partager des interactions sociales. Jouer est au cœur de notre civilisation.
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