Tout de suite, vous vous imaginez que l’expression consacrée du jour a un rapport avec la charcuterie. Eh bien… c’est fort probable ! Plusieurs théories s’affrontent pour en déterminer l’origine véritable, mais une des plus vraisemblables est bien liée au boudin. Partons du sens que nous lui donnons. Lorsque nous remarquons qu’une situation s’est terminée (ou est partie) en eau de boudin, nous signifions généralement que l’événement en question s’est bien mal soldé. L’expression est synonyme d’un échec final. Et la première hypothèse étymologique se veut très directe puisque l’eau de boudin ferait référence à l’eau utilisée par les charcutiers pour nettoyer les boyaux de porc. Une eau qui serait alors vouée à être jetée car souillée par les sucs et autres déchets gastriques. Cela nous serait hérité du XVIIe siècle. Tout n’est donc pas si bon dans le cochon, on nous aurait menti.
À côté de cela, une idée plus grivoise semble retenir l’attention des linguistes. Au XVIe siècle, le mot “eau” avait un second sens assez éloigné du liquide que nous buvons puisqu’il désignait aussi les sécrétions corporelles. Quant à boudin, c’était un joli petit nom donné au sexe masculin. Vous voyez vers quoi l’expression tend soudainement, l’eau de boudin serait donc l’urine dont le corps se débarrasse. Et en effet, nous ne pourrions en faire grand-chose.
Pour toutes ces eaux qui finiront leur vie aux égouts, je n’irai pas plus loin, de peur que cette chronique ne tourne au vinaigre.
Hugo
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