Prémices et déboires
L’Histoire, de ses premières heures jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, n’a pas donné de place aux femmes, reléguées à leurs rôles de ménagères et de mères. Alors que la France s’émancipe de la tutelle de l’Ancien Régime, qu’elle aspire à davantage de liberté pour ses citoyens, Olympe de Gouges, femme politique et pionnière du féminisme, lance sa “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne”. Guillotinée durant la Terreur pour avoir émis l’idée d’un retour à une monarchie constitutionnelle, le travail de cette militante n’a malheureusement pas eu les conséquences escomptées. Pire, avec l’avènement du Ier Empire de Napoléon Bonaparte et la parution du Code Civil, la place de la femme est institutionnalisée : elle doit obéissance et demeure donc inférieure à l’homme. Ainsi écartées de la vie civile et politique, les femmes doivent attendre l’instauration de la IIIe République (à partir de 1870) pour que la logique s’inverse enfin – très lentement.
Éducation, vecteur d’inclusivité
Si Julie-Victoire Daubié est la première femme bachelière en 1864, les femmes débutent leur accession aux bancs de l’école dès 1850 grâce à la loi Falloux qui l’impose aux communes de plus de 800 habitants. Après le cycle primaire, c’est le secondaire qui leur ouvre ses portes mais l’entrée demeure principalement réservée à quelques élites, sous la houlette de l’Église. L’instruction devient obligatoire de 6 à 13 ans pour les garçons et les filles dès 1882 sous l’impulsion de Jules Ferry, mais les enseignements dispensés sont sexués puisque les jeunes femmes apprennent à tenir leur futur foyer. Première conquête dans le secteur de la sexualité, la première version du congé maternité en 1909 ; il dure 8 semaines mais n’est pas rémunéré. Le départ au front des hommes lors de la Première Guerre mondiale démontre par la suite le rôle primordial des femmes dans le maintien des divers secteurs de la société française. Ce phénomène a probablement accéléré les luttes et la volonté de celles-ci à recevoir davantage de considération et de pouvoir. Dès 1920, elles peuvent par exemple adhérer à un syndicat sans l’autorisation préalable d’un mari. C’est à l’aube de la Seconde Guerre mondiale qu’est révoqué leur devoir d’obéissance, elles deviennent des personnes juridiques à part entière.
Politique, sexualité et travail
Le 21 avril 1944, une barrière symbolique de l’émancipation est franchie, les femmes obtiennent le droit de vote. L’égalité entre les hommes et les femmes est pour la première fois inscrite dans le Préambule de la Constitution en 1946. En 1965, les femmes obtiennent le droit d’avoir leur propre compte en banque et d’ainsi pouvoir gérer leur patrimoine et leur carrière professionnelle sans aval. Un autre combat plus intime se livre en parallèle, celui du corps. Il faut attendre la loi Neuwirth pour que la contraception soit définitivement dépénalisée à partir de 1967. La nouvelle décennie qui débute voit l’opinion publique lourdement chahutée par la question de l’avortement. La loi Veil, en 1975, garantit ce droit nouveau, permettant alors d’interrompre une grossesse sans avoir à fournir de motif impérieux pour cela (IVG). Parité dans le couple, parité dans le travail, de nombreux chantiers juridiques se développent pour tendre vers une égalité plus juste entre les deux genres, notamment pour assurer une meilleure rémunération des femmes à poste égal ou pour renforcer leur protection face aux violences physiques et sexuelles.
Le droit des femmes n’existe finalement que depuis 150 ans à peine, ce qui semble n’être qu’une goutte d’eau à l’échelle de l’Histoire.
Hugo
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Commentaires 1
Marié depuis cinquante ans, et avec des parents qui partageaient tout, je n’est jamais compris cette discrimination. Peut être est-ce dû à des hommes qui portent des robes😇.