« Tous les regards vont se tourner cette semaine vers le salon de l’agriculture à Paris. Mais nul besoin d’attendre un rendez-vous annuel parisien pour savoir que la situation presse dans nos campagnes et qu’il faut prendre des mesures d’urgence pour répondre au mal-être des agriculteurs », estime la députée LR de Maine-et-Loire (Saumur-Nord). Parmi ces mesures, Anne-Laure Blin demande la mise en place d’un « véritable droit à l’erreur pour les agriculteurs ». Celui-ci faisait partie des préconisations issues du rapport sur les contrôles dans les exploitations agricoles qu’elle avait présenté en octobre dernier. Elle vient de déposer une proposition de loi en ce sens (voir ici). Elle estime que cela fait « des années que la situation agricole se détériore. Si à l’évidence, les difficultés sont sur le devant de la scène depuis quelques semaines, elles ne datent pas d’hier et méritent une réelle prise en compte globale de nos agriculteurs en tant qu’entrepreneurs et des questions qui se posent à nous en matière de souveraineté semencière et alimentaire. Un travail de terrain, des visites d’exploitations et des rencontres avec nos agriculteurs suffisent à comprendre l’ampleur du malaise. » Elle ajoute : « Ils ont raison d’être fâchés contre un système administratif qui est tout à la fois déshumanisant qu’il est en roue libre, sans contrôle. Et à ce titre, le rôle des parlementaires n’est pas uniquement de voter la loi mais aussi – et surtout désormais – de contrôler l’action du gouvernement et l’application réglementaire y compris jusque dans les territoires ».
Les agriculteurs : « les exceptions à la règle »
Si le principe du « droit à l’erreur » est théoriquement reconnu à chaque citoyen, « les agriculteurs en sont exclus en raison de restrictions liées au droit de l’Union européenne et aux normes environnementales », précise l’élue. Et d’ajouter : « C’est de cette manière que lors des contrôles dans les exploitations, les agriculteurs, même de bonne foi, sont stigmatisés comme des « délinquants de l’environnement » alors qu’ils en sont les premiers protecteurs. Dans un contexte de défiance à l’égard des pratiques agricoles, il devient plus qu’urgent d’inverser la charge de la preuve et de revenir à un principe de bon sens et de bonne foi pour nos agriculteurs. Si ces derniers temps, on parle de simplification (qui est largement nécessaire), c’est surtout un regard bienveillant sur nos agriculteurs qu’il faut avoir. Alléger la pression et arrêter les suspicions que l’on porte sans cesse sur eux, c’est cela la clé ».
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Commentaires 7
Ben il faut monter au cérenau chère madame
Oui effectivement, et elle s’y emploie, comme il y a quelques jours à l’Assemblée nationale où elle interrogeait le ministre. Il lui a donné raison ce jour la. Mais il faut que les paroles se transforment en acte !
https://www.annelaureblin.fr/a-l-assemblee/article/crise-agricole-audition-du-ministre-de-l-agriculture-devant-la-commission-des
Ce n’est pas l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes malgré les aides qu’ils reclament sans cesse. Au contraire il faufrait plutôt les habituer à se prendre en charge totalement. Ils sont assez forts pour bloquer le pays alors qu’ils emploient cette force pour negocier avec leurs acheteurs.
A côté de la plaque. Exiger un droit à l’erreur n’est certainement pas les assister !
Le droit à l’erreur est reconnu à tous, à commencer par le contribuable (déclaration de l’IR par exemple. Si vous êtes contribuables, vous le savez. Cela en fait de vous un assisté ?).
Les agriculteurs ont un comptable qui vérifie et arrête la comptabilité annuelle. justement ces professionnesl et/ou association sont là pour éviter les erreurs qui seraient tentantes. Foi de comptable.
Vous êtes à côté de la plaque.
On ne parle pas la que de la comptabilité, mais des contrôles sur le taillage des haies, sur les cowboys qui arrivent armes à la ceinture pour vérifier que le grain de blé est au bon endroit. Macron lui-même ce matin avoue qu’il faut avancer sur cette problématique endémique devenue majeure et cause de beaucoup de dommages pour les agriculteurs au fil des années.
Les agriculteurs sont-ils toujours aussi confus? C’est pourtant bien vous qui avez évoqué les déclarations de revenus dans votre message précédent de droit à l’erreur!. Pour les contrôles ils peuvent sembler bien nécessaire lorsque l’on verse des aides aussi importantes d’argent public. La colère est mauvaise conseillère et devient nsupportable ajoutée à la mauvaise foi.