Avec AFP
Comme déjà annoncé par Bruno Le Maire le 13 juillet dernier, lors de la dernière actualisation du taux de rémunération du Livret A, ce gel à 3% est censé durer jusqu’en janvier 2025. La formule de calcul du taux du Livret A, aussi valable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), est basée pour moitié sur l’inflation des six derniers mois et pour moitié sur un taux d’échange entre les banques. Elle donnait 3,9% pour la période février/juillet 2024, selon la Banque de France. Dans cet intervalle, le nouvel arrondi à la baisse entraînera un manque à gagner de près de 2,5 milliards d’euros pour les épargnants, répartis sur 56 millions de Livrets A et 24,8 millions de LDDS – en se basant sur le dernier encours connu de ces deux livrets (546,6 milliards fin novembre). C’était déjà le cas l’an dernier, avec près de 4 milliards de pouvoir d’achat en moins du fait de deux arrondis à la baisse, un constat contraire au discours du ministre en faveur du pouvoir d’achat. La dérogation à la formule, devenue dernièrement la norme, est pourtant censée se faire en cas de « circonstances exceptionnelles ».
Une mauvaise affaire
Vendu cet été par M. Le Maire comme une « bonne nouvelle » pour les Français, le gel du taux est désavantageux pour eux sur les deux tiers des parcours entre août 2023 et janvier 2024 et entre février et juillet 2024. « Il est même possible que la formule légale implique encore, ensuite, un taux supérieur à 3%, d’août 2024 à janvier 2025 » lésant encore plus longtemps les détenteurs de livrets, L’argument principal du gel du taux est la défense des finances des acteurs du logement social, qui empruntent auprès de la Caisse des dépôts (CDC) au taux du Livret A. Le gel du taux améliore par ailleurs la rentabilité des banques, qui assurent le financement du versement d’une partie des intérêts du Livret A et du LDDS.
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