Aux origines
Avant de proprement parler de fêtes de Noël, il faut garder dans un coin de sa tête que la fin décembre était une période déjà célébrée par les sociétés antiques, qu’il s’agisse des Vikings ou des Celtes, on commémorait un événement essentiel de l’année : le solstice d’hiver ; c’est à dire le moment où les jours recommencent à rallonger, le retour du soleil. Bref, une période traditionnellement associée à la fertilité et à la procréation. Pour les Romains, les Saturnales avaient sensiblement le même rôle : durant une semaine, on célébrait la famille, on s’échangeait des cadeaux et on décorait même les maisons de plantes. Evidemment, le lien entre les fêtes de fin d’année et les Saturnales romaines a été fait depuis belle lurette. Pour autant, pas de trace d’un bonhomme sympathique et d’une hotte. Le personnage du Père Noël n’est pas aussi ancien mais la figure originelle qui l’a inspiré, elle, date des prémisses de la chrétienté, et plus particulièrement d’un évêque perse du IVe siècle : Nicolas de Myre. Cet homme a été canonisé par l’église catholique au cours du Moyen Âge, et c’est ainsi qu’est apparu Saint-Nicolas. Maintenant, si nous savons comment est né initialement le Père Noël, il s’agit de comprendre son évolution.
Schisme et image de marque
En 1517, Martin Luther pose les bases d’une nouvelle religion chrétienne, le protestantisme. Ce schisme a provoqué des changements radicaux, notamment dans les sociétés s’étant éloignées du catholicisme, comme le refus de reconnaître l’autorité du Pape ou le rejet du rôle des saints. Ainsi, Saint-Nicolas perd son côté religieux et prend le nom de Sinter Klaas aux Pays-Bas. Pour autant, le personnage garde en quelque sorte son aura. Nicolas de Myre était réputé pour sa générosité auprès des enfants et des personnes démunies, son successeur “Santa Claus”, une fois immigré aux Etats-Unis par les Hollandais et les Allemands, demeure une figure offrant des cadeaux. Pour ce qui est de l’imagerie que l’on prête volontiers au Père Noël, on la doit à ce qui est décrit dans un conte populaire américain de 1821 (The Night before Christmas, du pasteur Clément Clarke Moore). Traineau volant, rennes, caractère sympathique et rieur, allant de maison en maison pour distribuer des présents, les bases y sont pour la plupart. Si la Saint-Nicolas est encore très largement célébrée dans le monde (6 décembre), il ne faut néanmoins pas la confondre avec la fête de Noël (24-25 décembre) qui représente, elle, depuis près de 1700 ans la naissance de Jésus Christ. La description du Père Noël s’étoffe sous les crayons du dessinateur Thomas Nast en 1863, qui lui confère sa tenue bordée de fourrure et une longue pipe. Une vingtaine d’années plus tard, la résidence de ce personnage rond et sympathique prend lieu et place au Pôle Nord. Mais la couleur rouge que nous lui associons désormais n’est pas établie puisqu’au XIXe siècle et jusqu’à la première moitié du XXe siècle, nous lui trouvons parfois des habits jaunes, bleus ou encore verts. Mais il semblerait bien qu’en 1931, lors d’une campagne publicitaire de la célèbre boisson gazeuse Coca-Cola, l’illustrateur Haddon Sundblom fige pour de bon notre Père Noël, en rouge et blanc, comme le logo de la marque.
Utilisations actuelles
Bien qu’il représente Noël et les sentiments qui sont associés à cette fête, la figure du Père Noël est largement entrée dans la culture populaire. Nous avons évoqué sa présence dans les publicités dès 1907 pour Waterman ou un peu plus tard pour Michelin. Nous le retrouvons également sous toutes les formes dans la fiction (quoi de plus naturel puisqu’il est né dans un conte pour enfants, après tout). Très mal accueilli en France après la fin de la Seconde Guerre mondiale par les autorités ecclésiastiques, le Père Noël est considéré comme un usurpateur et une hérésie. Ce qui n’empêchera pas sa figure de s’imposer largement. Nous pouvons par exemple noter la création en France en 1962 du secrétariat du Père Noël qui permet à tous les enfants de pouvoir converser avec lui. Un service toujours actif de nos jours sur le site de La Poste (pere-noel.laposte.net) et qui suscite un vaste engouement ; en 2020, près de 1,25 million de lettres écrites (dont une partie par voie électronique) y ont été envoyées.
À l’aube de 2024, et puisque vous avez toutes et tous été très sages, je me permets de vous souhaiter personnellement un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d’année.
Hugo
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