Avec AFP
Dix personnes, âgés de 17 à 60 ans environ, avaient été interpellées en début de semaine dernière, notamment en Bretagne et dans le sud de la France, dans cette enquête confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête. Six ont été relâchées sans poursuite à ce stade, selon une autre source proche du dossier. Ce coup de filet a été réalisé dans le cadre d’une information judiciaire ouverte fin septembre, notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, par le Parquet national antiterroriste (Pnat). Les investigations portent « sur des transactions d’armes entre plusieurs individus adhérant à une idéologie violente d’ultradroite, dont certains évoquaient des projets d’action violente contre différentes cibles (groupe antifasciste notamment) », a expliqué samedi à l’AFP le Pnat. L’information judiciaire est également ouverte pour détention et fabrication non autorisée d’engins explosifs, acquisition non autorisée d’armes de catégorie B et C, acquisition, détention et cession d’armes de catégorie A, B et C, le tout en relation avec une entreprise terroriste. Selon la source proche de l’enquête, la plupart des interpellés, chez qui ont été saisies plus d’une centaine d’armes ou munitions, sont « passionnés d’armes » et « bercent dans un environnement idéologique qui va du survivalisme à l’extrême droite ». Une partie de leurs propos est « extrêmement hostile à l’égard des immigrés, des juifs », affirme-t-elle.
Des armes livrées par colis
L’enquête a débuté avec l’interpellation en juin de Hischam L., 20 ans, originaire de Chambéry (Savoie), pour avoir menacé de tuer son frère. Ce jeune « acquis à l’idéologie de l’ultradroite », selon la source proche de l’enquête, avait à l’époque été condamné à trente mois de prison dont dix-huit mois avec sursis et interdiction de détenir une arme pendant quinze ans. Des armes et des documents, ainsi que « des éléments entrant dans la fabrication du TATP », un explosif, avaient été retrouvés à son domicile, selon les sources. Hischam L. n’avait « pas de projet d’attentat caractérisé », a précisé la source proche de l’enquête, mais « une haine des gauchistes, des juifs et des immigrés« . Des « enquêteurs se sont rendus compte qu’il avait reçu par colis des armes ou munitions par un militaire en exercice », a précisé une autre source proche du dossier. Cheveux courts et noirs, vêtu d’un polo gris au liseré jaune et rouge, Hischam L. a été placé vendredi soir en détention provisoire après avoir été mis en examen, a constaté une journaliste de l’AFP. La juge des libertés et de la détention lui a rappelé qu’il avait été condamné il y a quelques mois pour détention illégale d’armes. « La confiance que la justice peut investir en vous est très faible », a-t-elle ajouté. En juin 2022, Hischam L. avait déjà été interpellé après s’être montré dans l’espace public près d’Aix-les-Bains (Savoie) masqué, dans une tenue blanche faisant penser à celle du Ku Klux Klan, le mouvement suprémaciste blanc américain, et muni d’une réplique de fusil d’assaut kalachnikov utilisée pour l’airsoft, selon Le Dauphiné Libéré.
Le militaire, né en 2002 et domicilié à Thouars a lui aussi été mis en examen dans le dossier, tout comme un ancien policier âgé de 58 ans et un adolescent de 17 ans, selon des sources proches du dossier. Lors de leur garde à vue, les mis en cause ont soutenu qu’ils se procuraient des armes « à des fins de protection, de défense », selon l’une des sources proche de l’enquête. Contactés par l’AFP, leurs avocats n’ont pas réagi dans l’immédiat. En juillet, le patron de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) Nicolas Lerner, avait alerté sur « la résurgence très préoccupante » des actions violentes de l’ultradroite. « Dix projets d’attentat terroriste de l’ultradroite ont été déjoués depuis 2017 », avait-il dit.
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Commentaires 1
On n’a pas entendu Dammarnin !?