Nous vous en avons parlé à de multiples reprises dans de précédents articles, l’Abbaye de Fontevraud a lancé, il y a maintenant quelques années, un dispositif de création artistique, culturelle et patrimonial unique. « A Toute Volée », c’est son nom, vise à reconstituer le son que faisait autrefois l’Abbaye. Ayant eu jusqu’à 20 sonneuses dans son clocher, elle a toujours bercé et rythmé la vie monacale et villageoise. Pour ce faire, l’Abbaye compte faire fabriquer 6 cloches différentes par la fonderie Cornille-Havard en Normandie. Mais pas question ici de rester pleinement dans la tradition campanaire puisque Fontevraud étant un haut-lieu de la création artistique contemporaine, elle a décidé de confier la confection des décors à différents artistes venus en résidence. Par ailleurs, toutes ces cloches portent des noms qui ont compté dans l’histoire de l’abbaye. Il y a donc à ce jour Aliénor (pour Aliénor d’Aquitaine), réalisée en 2019 par les artistes Barreau et Charbonnet, Richard (pour Richard Cœur de Lion) réalisée par François Réau en 2021, Pétronille (première abbesse du site) décorée par Makiko Furuichi l’an dernier et enfin, la dernière en date, Gabrielle (33e abbesse en savoir plus ici) signée Paul Cox. Reste donc deux cloches à réaliser, et pour le moment les noms n’ont pas été dévoilés. Toutefois, l’Abbaye ayant été fondée par un certain Robert d’Arbrissel, il y a fort à parier qu’une des deux en emprunte le prénom !
Les cloches en voyage à Nantes !
Quoi qu’il en soit, ces cloches ont été installées dans le parc de l’Abbaye, positionnée dans des abat-sons en bois dont la taille varie en fonction de celle de la cloche et de son timbre. Il est donc possible de les voir de près, de les toucher et même de les entendre sonner et vibrer. Une expérience assez inédite, d’autant que les cloches sont souvent un patrimoine inaccessible et invisible, perché dans les clochers. Peut-être un jour retourneront-elles dans le clocher de l’Abbaye, mais encore faut-il que des travaux d’ampleur soient réalisés pour renforcer l’édifice et ainsi accueillir ces géantes à l’embonpoint certain. À noter que la cloche Aliénor fait 300kg contre plus de 900kg de Pétronille et Gabrielle et de 1,6 tonne de Richard. La plus grosse fera 4,4 tonnes. Donc, quant au fait qu’elles retournent là-haut, rien n’est moins sûr. Mais si les cloches de Pâques sont bien connues pour voyager, celles de Fontevraud en sont aussi tout à fait capables. Et pour cause, elles iront bientôt s’installer dans les jardins-douves du château des Ducs de Bretagne à Nantes. Une exposition temporaire dans le cadre du Voyage en hiver, le petit frère hivernal du Voyage à Nantes, un dispositif touristique et culturel porté par la métropole. Ces belles d’airain (l’alliage de cuivre utilisé pour confectionner les cloches, synonyme du bronze ou du laiton), seront là-bas aussi animées, suivant une partition de Dominique Blais.
Infos pratiques : Plus d’informations sur https://www.levoyageanantes.fr/oeuvres/a-toute-volee/.
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Commentaires 1
Puisque toutes les cloches portent des noms qui ont compté dans l’histoire de l’abbaye, je propose qu’on en baptise une « Christelle » en référence à notre présidente de région. Je pense ce serait très approprié, et que cela lui donnerait beaucoup de noblesse (à la présidente, pas à la cloche…).