Saumur. ARTCHEVAL : Trois visions du cheval qui se font écho à découvrir au centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay

La 31è édition d’ARTCHEVAL débute ce vendredi 20 octobre avec l’exposition Hippoteratos au centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay. Trois artistes, ayant été en résidence sur le territoire pour découvrir le monde du cheval, y proposent leur vision de cet animal totem, et bien plus, de la ville de Saumur.

Comme à chaque automne, le festival ARTCHEVAL investit la ville de Saumur et propose différents temps culturels. Parmi ceux-là, l’exposition principale qui se tient au sein du centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay. Depuis 4 ans maintenant (ARTCHEVAL existe depuis 31 ans), le comité équestre et son comité de sélection choisissent trois artistes pour créer une exposition commune à l’issue d’une période de résidence sur le territoire. Ainsi, en 2023, ce sont Sidonie Bilger, Florence Vasseur et Sylvain Wavrant qui proposent « Hippoteratos » : Une contraction de « hippo », le cheval en grec et « Teratos », ce qui est relatif aux monstres et aux malformations organiques. Les trois artistes ne connaissaient pas nécessairement, voire aucunement, le monde du cheval. Ils ont pu deux mois durant s’imprégner de ce milieu en allant à la rencontre des acteurs de la filière : école d’équitation, Cadre noir, centres équestres… Puis ils ont pu débuter leur travail de découverte, de réflexion et de création au centre d’art contemporain et à l’Abbaye de Fontevraud, également partenaire de cette exposition. Au-delà d’une rencontre autour du cheval, c’est aussi une réelle rencontre humaine et artistique qui s’est opérée entre ces trois êtres. En effet, ils ont répondu à cette commande créative avec une certaine communion et en proposant des œuvres qui bien que différentes se font tout particulièrement écho. Ils invitent à renouveler une vision sur le rapport de l’être humain à l’animal et interrogent sur la place que celui-ci occupe dans la société.

La vision et le travail des artistes

Pour Sidonie Bilger, ce sujet était tout à fait nouveau : « Je ne viens pas du tout du monde équestre. Cette immersion a donc été essentielle dans mon travail de création pour rencontrer le cheval, à travers une vision historique via les musées, une vision sportive avec les compétitions comme la voltige ou le complet, une encore une rencontre de l’animal lui-même. Je suis partie sur une représentation du cheval qui n’est pas complaisante, mais à l’écoute des dissonances dont on m’a fait part lors de ma résidence. Il y a eu, et il y a encore, beaucoup d’évolutions et de changements de pratique concernant notre rapport et notre relation avec l’animal. J’ai toujours travaillé sur les rapports de domination et cet aspect, ce rapport que j’ai trouvé intéressant d’aborder. » Son travail, principalement de grandes fresques dessinées au fusain, évoque le côté mythique et mythologique du cheval au travers de représentations comme le centaure.

Une approche qui résonne avec celle de Sylvain Wavrant. « J’ai moi aussi beaucoup travaillé sur la mythologie et l’hybridation. Je voulais questionner cette part animale que l’on a en nous, qu’on emprisonne ou qu’on libère justement. Je me suis concentré sur la figure mythologique de Chiron, un demi-dieu grec qui entrainait les héros. Il était notamment connu pour leur apprendre à se soigner, ce qui a donné la chirurgie par exemple. Cela fait écho à mon travail, notamment basé sur la taxidermie et l’utilisation de matières organiques pour les transformer. J’ai récupéré du crin, des sabots, de la peau, de la fourrure et même des organes desséchés et j’essaie de raconter des histoires avec. Je joue sur le fil du scalpel entre fascination et répulsion en m’inspirant des écorchés académiques. En faisant cela, je questionne le rapport de domestication, notre rapport au monde, à l’animal, à l’environnement. Avec cette approche biologique, on découvre des similitudes entre ces êtres et nous. Parler de l’animal, c’est parler de nous-mêmes. »

Florence Vasseur a quant à elle arrêté son travail autour d’une thématique similaire : les écorchés. « J’y ai malgré tout apporté une part plus végétale. J’ai aussi fait un gros travail autour du geste. J’aime que le geste de création raconte tout autant. C’est pourquoi j’ai joué avec mes empreintes. J’ai aussi mélangé plusieurs techniques, le dessin, la gravure et un travail plus épidermique avec des aiguilles comme pour rappeler cette finesse de la peau et cette sensitivité. »

Infos pratiques : Retrouvez l’exposition Hippoteratos au centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay, rue Jean Ackerman à Saumur, du 20 octobre 2023 au 21 janvier 2024. Plus de renseignements sur https://www.saumur.org/fr/festival-artcheval/.

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