Episode un peu singulier cette fois, puisque j’ai choisi de traiter deux expressions autour du substantif “poudre”. Elles ont à voir avec la tromperie, les faux-semblants et peuvent être analysées ensemble.
La « poudre de perlimpinpin » renvoie directement à l’image des bonimenteurs et des médecins charlatans qui parcouraient les rues en promettant aux chalands des remèdes miracles à tous leurs maux. Ces médicaments prenaient souvent la forme de poudres diverses. On a pu entendre cette locution dès la moitié du XVIIe siècle, quant au terme amusant de “perlimpimpin”, il s’agirait vraisemblablement d’une onomatopée similaire à “abracadabra”, c’est à dire vide de sens mais qui sonne telle une formule magique. Aujourd’hui, l’employer pour désigner quelque chose revient à la comparer à une solution complètement inefficace.
Pour la seconde expression, « poudre aux yeux », il s’agit plutôt d’en mettre plein la vue de son interlocuteur (on dit d’ailleurs “jeter de la poudre aux yeux”), quitte à mentir éhontément, à crâner. Le sens moderne renvoie en quelque sorte à un aveuglement ou un éblouissement, c’est d’ailleurs le sens initial qui a été retenu du XIIe siècle où “jeter la poussière aux yeux” équivalait à vaincre son opposant dans un cadre sportif. En effet, le poursuivant prend la poussière que le poursuivi soulève à chacune de ses foulées. La notion de victoire s’est estompée pour être remplacée par celle d’épater, ce qui, finalement, n’est pas si éloigné du concept vieux de neuf siècles.
Notre cher Président avait remis au goût du jour la première lors du débat de son élection, d’aucuns ont le sentiment que nos politiques abusent de la seconde. Avec toute cette poudre, il y a vraiment de quoi éternuer !
Hugo
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Commentaires 1
Merci pour notre culture, et de la référence à la politique, ce qui me rappelle les propos d’un ancien ministre, dont je tais le nom « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent «