Nous vous en parlions dans un précédent article, l’agglomération Saumur Val de Loire organise en cette fin de septembre et durant le mois d’octobre plusieurs événements pour sensibiliser aux risques d’inondation (relire ici). Ces animations s’inscrivent dans le cadre de la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes instaurée en 2009 par les Nations Unies et de la journée de la résilience face aux risques naturels et technologiques mise en place en France en 2022. Ces événements se tiennent également dans le cadre du Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) des vals d’Authion. Les objectifs de ce programme d’information et d’animations répondant au nom de « Dispositif 1856 » sont de : Sensibiliser, informer les citoyens au risque d’inondation ; Préserver la mémoire des évènements passés ; Développer la culture sur les risques naturels et technologiques ; Se préparer à la survenance d’une catastrophe ; Développer la résilience collective face aux catastrophes.
Des arbres peints pour mieux visualiser
« Le nom de 1856 fait référence à une crue centennale survenue à cette date en Saumurois. Suite à une rupture de la digue de la Loire à La Chapelle-sur-Loire, l’eau s’est déversée dans la vallée. Ici à Allonnes, où nous avons décidé de lancer ce dispositif pour la première année, l’eau est montée de plusieurs mètres. Sur la place de la mairie, il y avait entre 1m70 et 1m d’eau », expliquent Eric Mousserion, vice-président de l’agglo en charge de la gestion des Milieux Aquatiques, prévention des Inondations (GEMAPI), gestion du Thouet, protection des digues et des PPRI et Jérôme Harrault, vice-président en charge du cycle de l’eau et maire d’Allonnes. C’est pourquoi des marquages bleus ont été réalisés sur les arbres de la place de la mairie à Allonnes par les jeunes de l’association Familles Rurales VIVADO ce mercredi 27 septembre. Le pied des arbres a été peint pour représenter la hauteur atteinte par l’eau en 1856. « Il s’agit d’une peinture à l’eau biodégradable. Au fil du temps, celle-ci s’estompera progressivement à l’image des inondations qui marquent beaucoup puis qui disparaissent des mémoires petit à petit », commente Eric Mousserion. A l’époque, cette crue avait eu un bilan très lourd et un impact considérable : 30 personnes décédées, 52 maisons arasées, 100 hectares et 98km de voies ferrées impactés pour un coût estimé à 136 000 francs. Aujourd’hui, une crue similaire impacterait près de 47 000 personnes, 20 000 emplois pour un montant de 1.3 milliards d’euros de dommages. Une action similaire sera réalisée par la SCOOPE le mercredi 4 octobre à 14h sur les cales du quai Mayaud à Saumur.
Informer sur les plans mis en place et entretenir la mémoire
« L’idée est vraiment d’informer la population des risques que représentent de telles inondations. Et, à en croire les expert du GIEC, avec le dérèglement climatique, nous aurons de plus en plus d’eau, mais sur une période plus courte notamment en hiver. Des crues, même si elles n’atteignent pas cette ampleur sont donc à prévoir. Prévoir, c’est ce que les communes font en réalisant des plans communaux de sauvegarde qui évaluent les risques des territoires et anticipent la gestion de ces crises : évacuation, ciblage des moyens, identification des zones de sûreté… C’est donc aussi pour faire connaître ces plans que ces animations ont été mises en place. D’importants travaux sont réalisés par l’Etat et l’agglomération au niveau des digues – dont elle récupèrera la compétence en janvier 2024 et en aura la gestion – pour éviter les ruptures. Toutefois, des événements peuvent malgré tout arriver et il faut anticiper, prévoir et informer la population », poursuivent les élus. Pour eux, ces animations sont aussi l’occasion d’entretenir la mémoire des crues, car aujourd’hui, plus personne n’a vécu de tels événements. « Les jeunes habitants ne se souviennent pas d’inondations. Ils savent qu’ils sont dans un secteur inondable, mais cela n’est pas vraiment concret pour eux. Pour les plus âgés, ceux ayant 80 ou 85 ans, ils ont connu la vallée de l’Authion sans tous ses aménagements et donc qui était inondée tous les hivers. Ce n’est que dans les années 60 que Pisani, alors ministre de l’Agriculture, a aménagé le secteur et a créé un véritable polder et que les eaux de l’Authion sont rejetées au niveau des Ponts-de-Cé », précise Jérôme Harrault.
Les événements à venir
Un théâtre-débat le 13 octobre à Allonnes : Représentation de la pièce de théâtre « Les pieds dans l’Eau » suivie d’un débat sur le thème des inondations animé par le CPIE 80 et avec la participation de l’Établissement Public Loire. Le spectacle pédagogique et humoristique d’une durée de 45 min est à destination d’un public familial à partir de 8 ans. Comment vivre les pieds dans l’eau ? Comment anticiper les inondations ? Comment s’organiser pour revenir dans son logement ? Voici quelques points abordés par les deux acteurs de cette pièce.
Pratique : Spectacle gratuit. Vendredi 13 octobre à 18h30 au PAMA à Allonnes.
Une balade urbaine le 14 octobre à Saumur : Et si la Loire débordait, comme en 1856 ? Le 14 octobre, les habitants sont invités à mieux connaître les risques d’inondation liés aux crues de la Loire à travers une balade urbaine dans le centre-ville de Saumur. Cette balade commentée est proposée à 10h30 et 14h30. Elle démarrera devant le Théâtre Le Dôme (place de la Bilange) à Saumur. Le parcours de 2 km (et d’environ 1h30) permettra de décrypter l’histoire de la Loire, de la crue de 1856 et de sensibiliser au risque
d’inondation.
Pratique : Activité gratuite sur inscription obligatoire (groupes de 20 personnes) au 02 41 40 45 78 ou à environnement@saumurvaldeloire.fr.
Infos pratiques : Retrouvez toutes ces informations sur www.saumurvaldeloire.fr/prevention-inondations.
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Commentaires 1
Je me souviens parfaitement bien de la crue de décembre 1982 juste avant Noël et le niveau de la Loire est montée jusqu’à 6,40 au lieu des 7,21m de juin 1856.plus récemment en juin 2016 c’est monté à plus de 4m…