Dossier. Un nouveau traitement préventif disponible pour lutter contre la bronchiolite
Ce nouveau traitement préventif protège les bébés du principal virus responsable de la bronchiolite. Il est administré sous la forme d’une injection à dose unique, idéalement dans la cuisse de l’enfant. Son effet protecteur est presque immédiat et dure au moins cinq mois, autrement dit pendant toute la saison épidémique. Celle-ci commence généralement début octobre, atteint un pic en décembre et se termine fin janvier, voire fin février. Dans le cadre de la campagne nationale d’immunisation contre la bronchiolite, le nouveau traitement est destiné : à tous les nouveau-nés, qui peuvent recevoir l’injection avant leur sortie de la maternité ; aux nourrissons nés depuis le 6 février 2023, car ils n’ont pas été exposés au virus respiratoire syncytial (la principale cause de la bronchiolite) lors de la saison épidémique précédente, et ne sont donc pas encore protégés contre lui. Dans ce cas, il sera nécessaire pour les parents d’obtenir une prescription médicale auprès d’un médecin ou d’une sage-femme. Ils devront ensuite passer commande auprès d’une pharmacie d’officine ou d’un établissement de santé, et le traitement leur sera délivré gratuitement sans qu’ils aient à avancer de frais. Le traitement peut être administré par un médecin, un infirmier ou une sage-femme. Ce nouveau traitement préventif a obtenu une autorisation de mise sur le marché, valable dans toute l’Union européenne, le 31 octobre 2022 ; et en France un avis favorable de la Haute Autorité de santé le 1er août 2023 pour son remboursement. Il s’agit non pas d’un vaccin mais d’un traitement préventif par anticorps monoclonal. Cela signifie que l’on donne à l’organisme des outils pour se défendre quelques mois, à la différence de la vaccination qui présente la maladie à l’organisme pour l’entraîner à se défendre seul.
Quels sont les bons gestes à adopter ?
Le ministère de la Santé a par ailleurs indiqué plusieurs gestes permettant de protéger les bébés d’une contamination :
– se laver les mains avant et après chaque change, tétée ou câlin ;
– aérer régulièrement l’ensemble du logement ;
– porter un masque en cas de rhume, toux ou fièvre ;
– éviter d’emmener son enfant dans les endroits publics confinés ;
– ne pas partager ses biberons, sucettes ou couverts non lavés ;
– ne pas fumer à côté des bébés et des enfants.
La bronchiolite est le plus souvent une maladie bénigne, mais ses symptômes sont impressionnants. Elle débute généralement par un simple rhume ou rhinopharyngite avec une légère fièvre. Petit à petit, une toux sèche apparaît ; puis survient une gêne respiratoire qui se traduit par une respiration rapide et sifflante. À ce stade de la maladie, l’enfant peut avoir des difficultés à s’alimenter et à dormir. Les symptômes s’atténuent en quelques jours et l’enfant guérit en 8 à 10 jours, mais une toux résiduelle peut persister une quinzaine de jours avant de disparaître. Les deux premiers jours de maladie nécessitent une surveillance particulièrement importante chez les nourrissons.
Comment se transmet la maladie ?
La bronchiolite, qui est très contagieuse, se transmet de deux façons : directement de personne à personne, à cause d’éternuements, de postillons, d’une toux, ou alors à l’occasion d’un baiser ; indirectement, par l’intermédiaire des mains ou d’objets souillés par la salive (jouets, linges de toilette, biberons…). Les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus respiratoire syncytial, responsable de la bronchiolite, n’ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume. Beaucoup de personnes sont ainsi porteuses du virus et contagieuses sans le savoir. Pour rappel, l’épidémie hivernale 2022-2023 de bronchiolite a été particulièrement intense et longue en France. Selon les données de Santé publique France, l’épidémie a duré 16 semaines (contre 12 semaines en moyenne durant la période 2015-2020). Chaque hiver, la bronchiolite touche 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, ce qui représente environ 480 000 cas par an, et provoque l’hospitalisation de 2 à 3 % des nourrissons de moins d’un an.
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