Ce mercredi, le journal Le Monde a publié dans ses colonnes une vaste enquête consacrée à un pan oublié de l’histoire du petit village du Coudray-Macouard. Le journaliste Michel Dalloni revient en effet sur l’histoire plus que méconnue, voir « taboue » selon ses écrits, de la déportation de Jeanne et Lucien Haas lors de la seconde guerre mondiale, deux habitants de confession juive. Dans son article (à lire ici), il s’étonne que si peu de coudraisiens, si ce n’est aucun, ne connaissent véritablement cette histoire et ne l’ait approfondie. « « Jeanne 58 ans et Lucien Haas 67 ans ont péri à Auschwitz en 1943. Ils ont vécu à la Sanzie leurs dernières années de liberté. 17-06-2001. » Cinq lignes gravées sur une plaque de marbre anthracite, qu’on a fixée, quelques jours avant l’été 2001, au pignon d’une longère de tuffeau du Coudray-Macouard, village viticole du Sud-Saumurois. Cent onze caractères dorés pour raconter le destin d’un couple, dire l’horreur et baliser le souvenir. Ce n’est pas beaucoup. Pas assez, peut-être ? Nul ne vient ici prononcer de discours avant de déposer, au pied du mur, un de ces bouquets à ruban tricolore, car on ne s’y rassemble pas lors des journées officielles de commémoration. La petite plaque de la route de Bron paraît oubliée », écrit-il en préambule. Ayant questionné les élus, anciens et actuels, dont Gérard Police l’édile en place, même constat : personne ne semble en savoir davantage que ces quelques lignes apposées sur la façade de l’ancienne habitation du couple ayant fait l’objet « d’une spoliation « honteuse » par un paysan du cru », nous apprend-t-il. Ces pour faire revivre cette mémoire et rappeler l’importance de tels témoignages et existences que le journaliste a souhaité remonter le parcours de ces deux coudraisien tragiquement disparus. Un article passionnant à découvrir pour en apprendre plus sur une histoire méconnue du Saumurois, loin de la très renommée, glorieuse et noble bataille des Cadets.
Pour aller plus loin : Lire l’article du Monde sur https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/20/au-coudray-macouard-l-amnesie-d-un-village-francais-sur-les-temps-troubles-de-l-occupation_6190106_3224.html
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Commentaires 5
Née en 1950 au Coudray, et jusqu’à ce jour, je n’avais eu connaissance de ce fait tragique. Je pense qu’en grattant un peu, il n’est pas difficile de remonter le temps !
Il faut reconnaître qu’à une époque, c’était l’Omerta. Pas de quoi être fier!
Article très intéressant merci de le porter à notre connaissance.
Merci beaucoup pour cet article magnifique et en meme temps révélateur de la mentalité des gens d’ici!!
il nest jamais trop tard pour rendre hommage!!!
A l’époque, la moitié de la France était antisémite. Aujourd’hui, la même proportion est prête à voter pour un parti antisémite, raciste, xénophobe et homophobe, fondé par un sympathisant des jeunesses hitlériennes et son ami ancien Waffen-SS. Alors ? Qu’est-ce qui a changé ?
Ce monsieur est bien évidemment décédé, mais son fils né en 1928 a vécu l’événement et nous avons son témoignage. Les deux hommes avaient gardé contact après la guerre. Une bien belle histoire quand on sait que les voisins n’ont rien dit aux allemands quand ils venaient enquêter.
Pour en savoir un peu plus : https://grahl-beaupreau.fr.fo/ ou sur Internet témoignage Jean Petiteau
Sinon, ne pas hésiter à prendre contact par mail. grahlbeaupreau@gmail.com
Bernard Chevalier