Quelques jours avant les enseignants et les scolaires, attendus ce lundi 4 septembre, les grands précepteurs de l’Etat ont fait leur rentrée des classes. Le Président, en personne, ayant sifflé la fin de la récré pour lancer la bataille de l’éducation. Une cause prioritaire (une de plus) «pour savoir lire, écrire, mais aussi compter, se comporter», en ces temps où notre cher pays sombre inexorablement dans les abysses de classements qui, naguère, étayaient sa grandeur. Le propos, d’où qu’il vienne, est choquant, officialise la situation déliquescente d’une institution qui crie sa peine depuis des décennies sans jamais trouver écho à hauteur de son désespoir. Et nos petits, moyens et plus grands sinuent dans les eaux troubles d’un torrent d’angoisses non maîtrisé, alimenté au fil des ans par les promesses vaines d’un indispensable grand chantier. Notre éducation nationale va mal, très mal, sur le fond et sur la forme, cabossée par l’expression spectaculaire d’attaques sournoises de son assise laïque, le dessaisissement d’une autorité déléguée, dissipée dans des considérations d’indulgence de mauvais aloi. Le corps enseignant subit, résiste, s’use dans un engagement vertueux, rendu illusoire par les atermoiements d’un ministère fondamental en urgence absolue de réforme. Et ce, dans la quête d’un consensus national, à trouver, hors des querelles politiciennes, des clientélismes aux effets pervers et destructeurs.
Attal mauvais élève
Nouvellement promu aux destinées de notre éducation, Gabriel Attal a frappé fort dans son discours d’intronisation marqué par de nombreuses et louables intentions (revalorisation des salaires des enseignants, lutte contre le harcèlement, stages professionnels rémunérés, nouvelles évaluations, en CM1 et 4ème , fournitures scolaires au prix de gros…) et une décision très commentée sur l’interdiction de l’abaya dans le milieu scolaire. Etait-ce vraiment opportun et perspicace d’engager un tel débat sur cette éminence clivante alors même que son chef de fil, le président Macron, conviait les responsables des partis politiques, à Saint-Denis, avec l’ambition d’endiguer l’asphyxie du dialogue républicain. Les acrobaties politiques font le buzz, la délectation de professionnels dont les publics se lassent, se détournent, accaparés par les tracas du quotidien. Toutes ces questions de la vie, celles-là même que l’enseignement occulte pour tenter de former des ressources adaptées, sassées par le tamis de la sélection. « L’école devrait toujours avoir pour but de donner à ses élèves une personnalité harmonieuse, et non de les former en spécialistes » disait Albert Einstein. Cette essence essentielle est la voie de la sagesse qui doit présider à toute ambition réformatrice. Que nos politiques s’en inspirent dans l’intérêt commun du rebond attendu de notre nation, autour de ses valeurs fondatrices d’équité et de fraternité.
Georges Chabrier
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Commentaires 12
G Attal s’inscrit dans la démarche de renovation de l’Ecole entreprise dès 2017. Il serait bon de reconnaître ce qui a été fait qui concerne aujourd’hui le lycée professionnel. La france n’a plus besoin d’esprit critique elle en regorge vis à vis de ses dirigeants (beaucoup moins vis à vis de sa propre culture de consommation et de populisme), elle a besoin que l’on soutienne tous les efforts qui permettent d’aller plus haut et plus beau.
Je n’aurais pas dit mieux. Certains sont retors à toujours tout critiquer alors que les choses avancent mais il faudra du temps bien sûr pour obtenir des résultats à long terme. Par ailleurs, je pense que le problème se situe dès la primaire. Comment se fait-il qu’un enfant qui sort de primaire soit aussi mal instruit?
Bravo! La faute revient toujours aux autres, c’est une tactique bien connue. On en a d’ailleurs actuellement de tristes exemples dans notre actualité internationale.
Rénovation qui consiste à parquer les gamins des pauvres dans les lycées techniques et de les mettre au taf le plus vite possible pour en faire de la main d’oeuvre bon marché.
Nouvelle diminution du temps d’enseignement général au profit du stage en entreprise qui enterre les passerelles qui existaient auparavant vers les écoles d’ingénieur … et je ne parle pas des profs non remplacés ou de l’absence d’accompagnement pendant les stages !
D’accord, mais ne subit-on pas actuellement le relâchement politique et professionnel concédé depuis plusieurs mandats présidentiels ? Il est plus difficile de redresser une plante si l’on a trop tardé à mettre en place le tuteur.
Alain ! Alain ! Quelle vision du travail technique, quel mépris pour ceux qui en font leur gagne pain. On ne parque pas des élèves, les enseignants essaient d’adapter les orientations aux compétences et aux acquis des élèves. Les passerelles continuent d’exister mais vers les écoles d’ingénieurs je ne croient pas qu’elles soient beaucoup empruntées.
Alain, Votre commentaire est sidérant! Votre réaction est d’un autre temps et très méprisante en effet. Tous les élèves ne sont pas faits pour de grandes études. Certains ont des capacités manuels extraordinaires et leur intelligence n’en pâtit pas pour autant. Ils exerceront un métier qu’ils feront avec bonheur pour servir les autres. Nous avons tous besoin d’un travailleur manuel chez soi.
Et je souhaite une belle réussite à tous ces élèves.
Francis, ce que je décrivais est analysé dans bcp de publications de sociologie, c’est la réalité. L’enseignement technologique est valorisé en allemagne par exemple, pas en france. C’est un fait.
Bonsoir. Combien de livres ?d émission tv? de pédopsychiatre sur l avenir de nos enfants et l ecole depuis les années 1990. Et maintenant on connait le bilan face au développement international . Voilà voilà. Ils sont où maintenant les moralisateurs du camps du bien ?
Re bonsoir. Fin des années 80. Nous avions des émissions entières sur le risque pour nos enfants sur les dessins animés et jeux vidéos. Aujourd’hui aucune interrogation sur l’impact des programmes tv et des valeurs humaines transmises.
Il manque 4 professeurs en cette rentrée au lycée technique de Saumur, ainsi qu’une infirmière. Comme chaque année.
Le mépris, c’est de ne pas mettre les moyens nécessaires dans l’éducation nationale. Le minimum attendu n’est plus là depuis des années obligeant les profs à jongler malgré leur faible reconnaissance. Le mépris c’est également de détourner l’attention sur l’abaya pour mieux masquer les manquements de l’état. Quand le sage montre la lune …
Alain ! ! Quel mépris pour tout ses jeunes qui veulent faire un métier manuel. Votre commentaire est odieux …sans doute êtes vous le premier à râler quand vous ne trouvez pas d d’artisan……..
Bravo et courage à tout ses élèves pro qui pour beaucoup auront un niveau de vie bien Supérieur à certains bureaucrates
🤬