Le Dôme, situé à Saumur en bord de Loire, est un Théâtre – Pôle Culturel et Artistique géré par la Communauté d’Agglomération Saumur Val de Loire. Sa programmation est dirigée par Héloïse Gaillard depuis septembre 2021. Le bâtiment abrite une salle à l’italienne de 423 places, l’Ecole de Musique Saumur Val de Loire, deux galeries d’exposition, un foyer, une salle de conférences et de répétitions, une salle d’audition, des loges, des locaux administratifs et une terrasse panoramique. Situé à la confluence des places commerçantes de la République et de la Bilange, au bord de la Loire maîtrisée, le Théâtre de Saumur s’est toujours voulu depuis le XVIIIème siècle, le symbole de la ville moderne.
Un premier théâtre au XVIIIe siècle
La ville de Saumur profite de l’arrivée des brigades de cavalerie en 1763 pour entreprendre sa modernisation. Dans le contexte du vaste plan de réaménagement urbain, la réalisation de la nouvelle salle de spectacle est confiée en 1785 à Alexandre Jean-Baptiste Cailleau déjà chargé de la construction des quais. Il livre en 1788 un premier théâtre à l’emplacement du théâtre actuel, associé à une halle de marché et à une promenade plantée d’arbres sur les nouveaux quais. Le financement est assuré par une tontine de 151 actionnaires (société capitaliste viagère), principalement composée de carabiniers, de notables, d’entrepreneurs et de commerçants de Saumur et des environs. Un négociant d’Angers, Joachim-Jean Trottouin, souscrit même une action sur la tête de Louis Charles de France, le futur Louis XVII. Très dégradé malgré les restaurations successives, le bâtiment est finalement démoli en 1863.
La vision de Joly-Leterme au XIXe
La construction d’un nouveau théâtre est confiée à l’architecte de la ville, Charles Joly-Leterme (1805-1885). Il opte pour un édifice imposant en tuffeau et en ardoise. Les 30 colonnes corinthiennes qui ceinturent le bâtiment témoignent des influences puisées dans les canons de l’architecture classique. Les galeries extérieures servent, comme au siècle précédent, de marché couvert et de bourse de commerce (arcades fermées par des portes place de la Bilange). A l’intérieur, la salle à l’italienne peut accueillir «860 spectateurs à l’aise, voire 950 un peu gênés ». La décoration intérieure est confiée à Antoine-Victor Barbereau dit Saint-Léon, peintre décorateur parisien. Les bombardements de juin 1940 ayant endommagé le théâtre, le décorateur angevin René Rabault réalise un nouveau plafond représentant les allégories de l’Opéra, la Tragédie, la Comédie et la Danse.
Rénovation et modernisation du XXIe siècle
Malgré une attention régulière, le théâtre très délabré ferme en juin 2008 pour raisons de sécurité. Les matériaux de structure sont contaminés par des champignons et des insectes et le pavillon central est abîmé par des infiltrations. Le projet de restauration, lancé en 2010 propose une complète modernisation tout en respectant son enveloppe architecturale. Côté salle de spectacle, le plateau et la cage de scène sont modifiés de manière à proposer plusieurs configurations : théâtre, scène circassienne, fosse d’orchestre, gradin pour le lyrique et symphonique, ouverture possible en fond de plateau. Structurellement, la réalisation de planchers intermédiaires permet d’augmenter la surface exploitable et de rendre accessible le toit-terrasse. Dans le Hall d’accueil, la prolongation des escaliers publics à Cour et à Jardin en détruisant l’escalier principal rend cet espace libre pour l’accueil et la déambulation du public.
Enfin la réalisation d’une toiture en dôme marque extérieurement la transformation du bâtiment. Ce choix architectural n’est pas sans rappeler le style palladien peut-être envisagé par Joly-Leterme… (Andrea Palladio est né à Padoue le 30 novembre 1508 et mort à Vicence le 19 août 1580). Le Théâtre Le Dôme marque l’entrée de la ville côté nord, en lui donnant un contrepoids important au reste des façades sur la Loire. Son nouveau profil caractéristique devient par essence un des bâtiments phare de la Ville avec le dôme des Ardilliers, le château et les 3 flèches de l’église Saint-Pierre, de la mairie ancienne et de l’église Saint Nicolas.
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Commentaires 5
Personne ne parle des aventures des derniers travaux , ou sont les rigolos.
Est-ce volontaire ou une absence de mémoire que ne pas mentionner les infiltrations d’eau qui ont fait les titres des journaux et les prises de position de la mairie, des avocats et des professionnels à l’époque ?
Et la cage de scène qui a été inondé, on a jamais su pourquoi? Ce qui avait entraîné une fermeture de plusieurs mois. Et le budget des travaux qui a explosé. L article du kiosque manque d objectivité.
La vision de Joly-Leterne(voir photo) était excellente comparée au parking minable qui pollue la vue de ce théâtre. Théâtre qui est classé au titre des monuments historiques.
Comme les personnes précédentes, j’ai suivi les « péripéties » des travaux du Théâtre…dénommé DOME, car on l’a surélevé avec d’énormes poutres courbées ! Un architecte qui place une salle de répétition de musique près de l’ascenseur et la chaudière + des portes coulissantes qui s’ouvraient aux moindres passages….des coûts de réfection à la charge du contribuable !