Histoire locale. Gallo-romaine, les années Roi René et le camp américain, les grandes histoires de Villebernier

Dans ce nouveau volet de l'histoire locale, direction la commune de bord de Loire de Villebernier, à l'est de Saumur. Celle-ci existe depuis l'époque gallo-romaine et a ensuite connu bien des événements avec le développement du manoir de Launay par le Roi René ou encore l'installation d'un grand militaire américain à la fin de la première guerre mondiale.
Le manoir De Launay

En décomposant le nom de Villebernier apparaît une origine gallo-romaine. Une « villa », grand domaine agricole de l’antiquité serait à l’origine de la commune. En 1860 des traces de fondations et des fragments de tuiles romaines sont signalés au lieu dit Les Nonnes. Bernier rappellerait un nom de propriétaire du lieu. Une implantation agricole sur les alluvions fertiles de la Loire marque déjà la vocation maraîchère de Villebernier. Terres fertiles mais inondables, les fermes fortifiées se développent à l’abri de turcies (levées) discontinues. Au XI° siècle une église dédiée à Saint Maimbeuf occupe le centre du bourg. Seigneurs et abbayes se partagent les terres de la vallée.

Le Roi René et le manoir de Launay

Le duc d’Anjou, le bon roi René, acquiert en 1444 le manoir de Launay, fleuron de la commune, après plusieurs années passées à Naples entre 1435 et 1443. Agrandissement et embellissement font de Launay pour René et Isabelle de Lorraine, sa première épouse, une demeure de prédilection où est organisé le tournoi légendaire de la «Joyeuse Garde» ou du « Pas du Perron ». Cette période charnière entre le Moyen Âge et la Renaissance est visible dans son architecture, où douves et tourelles de défense deviennent ornementales. René y introduit l’esprit de la Renaissance dans sa manière de vivre à l’italienne où le plaisir esthétique et le goût de la nature l’emportent sur la vie de cour. Chapelle, salle des Seigneurs, galerie, chambres de retrait, colombier, cuisine, cour d’Honneur et basse cour à colonnades « pérystile » ont gardé leur intégrité du XIVème et XVème siècle.

Une commune qui vit avec la Loire

La Loire offre une voie de communication indispensable avant l’arrivée du chemin de fer. Mariniers et marchands accostent en trois points : port de Penvigne, port Saint Maimbeuf, port Roux. La culture du chanvre liée à la marine de Loire s’empare de la vallée. les fours à chanvre se multiplient. Toutes ces activités restent sous la menace des crues. La Chapelle des Eaux rappelle celle de 1843, une parmi tant d’autres. Malgré tout il fait bon vivre dans la vallée. De belles demeures construites entre le XV° et le XIX° en témoignent. Aujourd’hui Villebernier reste une commune maraîchère et horticole. La menace des crues, contrôlée par le PPR, limite le développement urbain. La Loire n’est plus naviguée, mais elle devient un atout touristique avec le classement de ses paysages au patrimoine mondial.

Le camp américain

Entre 1918 et 1919 Villebernier connaît une intense activité liée au camp américain « Strathcona and Mount Royal ». Implanté prés de la voie ferrée, on y répare le matériel roulant débarqué à St Nazaire et envoyé vers le front de l’est. En effet, le camp de Villebernier est avant tout un camp de cheminots chargés de l’entretien les locomotives, au rythme de 20 à 30 machines par jour, les wagons venant du front. A leur arrivée, les cheminots américains étaient encadrés par des cheminots français. Ils passaient ensuite un examen pour se voir délivrer un certificat d’aptitude au service du rail. Un mois après leur arrivée, ils étaient opérationnels. Les baraquements pouvaient accueillir 1500 à 2000 soldats. Ils étaient équipés de lavabos, douches, de cuisine… et avaient l’eau courante grâce à un acheminement de la ressource depuis l’Authion et via des puits. Des appareils de chauffage électrique permettaient même aux soldats d’avoir de l’eau chaude. Le camp est en effet électrifié grâce à de gros groupes électrogènes. De nombreuses jeunes filles du territoire finiront par épouser des cheminots américains, en témoignent les actes de mariage des archives de la commune. Il ne reste aujourd’hui plus grand chose de ce camp.
Entre juin 1940 et août 1944 les troupes allemandes occupent la commune. En 1943 la résistance s’organise. Mais Villebernier n’aura pas à subir les destructions et les drames de sa voisine Saumur.

Sources : https://www.calameo.com/read/0046631180490a0fd5238 / http://www.manoirdelaunay.com/pages/histoire / https://www.villebernier.fr/fra/pages/histoire

Commentaires 2

  1. BOILEAU says:

    Bonjour et merci pour ce reportage de l(histoire locale,comme déjà dit,le hangar situé au Coudray Macouard ,provenait des vestiges de ce camp,acheté par un habitant de Coudray,il fût utilisé,comme salle de spectacle et de nombreux bals furent aussi réaliser sous ses constructions en tôle . une photo existe,le fils du propriétaire a écrit un livre’ qui raconte cette histoire et bien d’autres, dans ( une jeunesse angevine) une autre époque….

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  2. JACQUES BOILEAU says:

    LE CAMP AMERICAIN,de Villebernier, Si vous passez au Coudray Macouard,vous verrez un grand hangard ,situé dans le centre,à gauche en venant de Saumur, un habitant des lieu,avait acheté à Villebernier,pour faire une salle de spectacle et ensuite bals, ..Un livre écrit par le fils du propriétaire nous raconte tout cela.Une enfance Angevine.

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