Qu’est-ce que le patrimoine ? Ou plutôt les patrimoines ? Notion souvent poreuse à l’image des territoires qu’ils habitent. Sommes-nous, nous-même, éléments constitutifs des patrimoines par nos actions, la tradition et les lieux où nous vivons ? Ce sont quelques questions auxquelles 30 élèves ont tenté une réponse graphique. Comme point de départ de cette pérégrination patrimoniale, l’Abbaye de Fontevraud : joyaux de l’Anjou depuis le XIIème siècle, lieu multiculturel par excellence de par son histoire et ses fonctions actuelles. Durant une matinée lors une visite guidée, axée sur le bâtiment et ses fonctions, nos jeunes chercheurs ont mis exergue, les traditions et les habitudes qui en découlaient pour les différents utilisateurs de l’abbaye au cours des siècles. Un deuxième temps, toujours à l’abbaye, dédié au 1er atelier avec Quentin Masse (artiste dessinateur-illustrateur) a permis à l’ensemble de la classe de mettre à l’écrit toutes les données recueillies (sous forme de carte mentale). Leur réflexion a été également orientée sur leur lieu de vie (le lycée), les « traditions », obligations et droits qui en dépendent afin de créer des parallèles, des ressemblances ainsi que des différences.
Création d’une frise pictographique
La forme finale proposée fut contrainte, une frise pictographique avec un code couleur restreint à 3 teintes : le vert (la nature), le mauve (la viticulture), et le noir. Plusieurs avantages aussi bien pratiques que culturels avec ce support : rappel des frises narratives médiévales présentes entre autre, sur les églises, facilité de réalisation (les pictogrammes ne sont pas des dessins détaillés), ainsi qu’une compréhension aisée par tous ou presque (encore un parallèle avec le Moyen Âge où 80 % de la population ne savait pas lire). Un second atelier, au lycée cette fois-ci, toujours avec Quentin Masse et l’abbaye, destiné à finir les différents pictogrammes sur papier dessin blanc et construire la frise en positionnant et en collant ces derniers sur une longue bande papier kraft selon le sens de lecture choisi. Le travail collaboratif et collectif a porté ses fruits. Une frise monumentale, narrative et esthétique d’environ 4 mètres de long relatant la vie des « habitants » de l’abbaye et du lycée, est née. Après protection avec film plastique autocollant, création d’un titre (dans la même logique graphique) et d’un cartel explicatif, l’œuvre complète a été installée de manière pérenne dans le hall du lycée. Un véritable sentiment d’appartenance à un groupe est apparu, lié par des racines communes pas toujours si éloignées de nos habitudes contemporaines.
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