Edito de Michel Choupauvert : Anjou Vélo Vintage va-t-il dérailler hors du « cadre » ?

Pourquoi tant de mystère et de précaution ? Comme tout bon citoyen saumurois, j’ai regardé le Conseil Ligne et ai entendu ces propos. J’avais oublié que la belle manifestation qui remplit les poches des pros du tourisme risquait de ne pas avoir lieu. Dans les articles parus en novembre, voici ce qu’on pouvait lire : « Un appel d’offres avait en effet été lancé en août dernier pour qu’un délégataire « assure l’organisation générale de la manifestation AVV, accueille et informe les participants et spectateurs de l’évènement, garantisse et optimise la fréquentation de l’évènement, tout en maintenant un niveau de prix permettant l’accès le plus large possible à l’évènement. » Et : « il était impossible d’attribuer le marché au risque d’être en dehors de la légalité et d’être attaquable juridiquement. Même la société saumuroise LEO, qui organisait jusqu’alors était hors cadre ».

Peur juridique ?

Je me souviens qu’en 2016, le maire Jean Michel Marchand s’était fait gronder par la Cour Régionale des Comptes pour la gestion de l’organisation d’AVV qu’il avait confiée au Comité Equestre. Il s’était ensuite ravisé et l’avait remise en selle avec la Société Publique Locale Tourisme. Pas mieux… Pour être dans les clous juridiques, les collectivités, propriétaires et financeurs ont voulu changer de braquet et trouver un délégataire. Mais cela n’a pas l’air simple…

Est-ce que les délégations de Service Public fonctionnent pour l’évènementiel ?

Surement… Il doit y en avoir. Mais il faut que les donneurs d’ordres sachent couper le cordon d’avec leurs bébés. Je me suis essayé à une telle entreprise, avec le Conseil Départemental, dans une vie passée. Mon contact était vraiment motivé et avait tellement d’idées, que je suis arrivé à me demander ce que je faisais là. Cela n’a pas duré et en rendant les clés, je me suis demandé si le partenariat entre le privé et le public, en matière culturelle, ce n’était pas un peu comme le mélange de l’eau et de l’huile. En écrivant ces lignes, j’ai recherché s’il y avait eu des réussites en Saumurois. Je n’ai pas trouvé. Sauf peut-être le Carrousel de Saumur… Quoique, pour ceux qui s’en souviennent, cela s’est mal terminé… À moins que vous, lecteurs, n’ayez des exemples.

Des alternatives ?

Souhaitons, tout de même, que la ville trouve un délégataire et que la manifestation vienne nourrir l’économie locale. Pour mémoire, le coût de la manifestation est, grosso modo, de 650 000 euros, avec un reste à charge pour les collectivités (Agglo, ville, département et région) du 1/3 de cette somme. Le reste étant financé par les inscrits, les exposants et les partenaires. Sur les 10 000 participants, 7 000, au moins, ont plus fait de 100 kilomètres et laissent chacun au moins une centaine d’euros chacun à l’économie locale. Cela mérite que nos élus se penchent avec attention sur la question. Y a-t-il une alternative si l’appel d’offres n’est pas fructueux ? Peut-être. Changer de nom pour ne plus avoir à porter le poids de la propriété de la marque Anjou Vélo Vintage ? Créer un association spécifique ? Laisser la société LEO, qui a l’expérience de l’organisation déposer « Saumur Vélo Vintage » ?

Il y a certainement des solutions. Peut-être en avez-vous une. N’hésitez pas à la laisser en commentaires. Des élus pourraient s’en inspirer.

Michel Choupauvert