En France, les premières semaines du mois de mai s’accompagnent généralement de changements de temps marqués, avec des températures oscillant entre des valeurs presque estivales ou encore quasi hivernales. C’est la période de l’année où l’on se situe encore entre deux saisons. A cette époque également tombent les fameux Saints de glace. Il s’agit d’une période traditionnellement redoutée pour les gelées, tardives pour la saison. Selon la tradition et les croyances populaires, lorsque cette période est passée, il n’y aurait plus à craindre les effet du gel pour les plantes. Mais ces saints ont ils usurpés leur réputation ? Météo France a réalisé une étude sur ces dernières années pour connaitre l’effet » des Saints de glace » qui se tiennent du 11 au 13 mai.
Qui sont les Saints de glace ?
Les Saints de glace sont au nombre de trois : Saint Mamert (11 mai), Saint Pancrace (12 mai) et Saint Servais (13 mai). « Selon la tradition populaire, ils ont la réputation d’apporter le froid et la gelée, signature d’un ultime sursaut de l’hiver : « Les Saints Servais, Pancrace et Mamert : à eux trois, un petit hiver ». La plupart des calendriers mentionnent actuellement d’autres saints à souhaiter ces jours-là : Estelle, Achille et Rolande. Le changement date de 1960, l’Église catholique romaine ayant décidé de « remplacer » ces fameux trois saints associés aux inquiétudes des jardiniers », détaille Météo France.
Des Saints de glace peu gélifs ces dernières années
« En observant les températures minimales ces dernières années les 11, 12 et 13 mai, on constate qu’elles sont, sans surprise, contrastées d’une année sur l’autre. Par ailleurs, des gelées en plaine ne sont pas impossibles après les Saints de glace », indique d’emblée le prévisionniste. Pour cette année 2023, Météo France indique que « le mois de mai a démarré avec des températures en moyenne douces pour la saison puis devraient être plus proches des valeurs de saison voire légèrement fraîches pour les Saints de glace ». Mais pas de pic de froid et encore moins de gelées. Retour sur les années précédentes :
– En 2022, les journées du 11 au 13 mai sont restées très douces pour la saison. Un épisode inédit de chaleur précoce du 15 au 22 mai a ensuite concerné la France qui a ainsi connu son mois de mai le plus chaud depuis 1900.
– En 2021, du 11 au 13 mai, la France a connu des températures 2 °C en dessous des normales et le mois de mai a été marqué par une persistance de températures fraîches, sans gelées néanmoins.
– En 2020, la France a connu un net rafraîchissement mais peu de gelées. Après une période extrêmement douce depuis courant avril sur la plupart des régions, les températures ont connu une baisse brutale. Des petites gelées sont enregistrées localement en plaine dans le nord et le nord-est du pays.
– En 2019, la période des Saints de glace n’a pas été particulièrement fraîche mais le pays avait connu quelques records de froid, des petits flocons de neige sur le nord du pays le 4 et des gelées tardives du 4 au 7 mai. La journée du 5 mai 2019 a été la plus froide du mois avec une moyenne de 8 °C sur la France, soit plus de 5 °C en dessous de la normale. Une telle température moyenne n’avait pas été observée au mois de mai sur le pays depuis le 6 mai 1991.
– En 2018, la France a connu un épisode de froid tardif pour les Saints de glace avec des petites gelées le 11 sur la moitié nord et des températures maximales plusieurs degrés en dessous des normales. Avec 9,2 °C le 13, Nîmes (Gard) n’avait jamais enregistré une température maximale aussi basse en mai depuis 1926.
– En 2017, la période des Saints de Glace a été plutôt douce, proche des normales. Les dernières petites gelées en plaine se sont cependant produites juste avant, le 10 mai, sur le quart nord-est, avant une séquence de temps estival à la mi-mai.
– En 2016, la période des 11,12 et 13 mai avait été plutôt douce, proche des normales, donc sans gelée. Quelques rares petites gelées isolées s’étaient en revanche produites en plaine (en dessous de 500 m) après les Saints de glace, le 15 et le 16, sur le nord du pays. À noter qu’à l’échelle nationale, le mois de mai 2016 a été très proche de la normale côté température (-0,1 °C).
– En 2015, il avait fait très chaud pendant la période des Saints de Glace, avec des températures au-delà des 30 °C sur de nombreuses régions (jusqu’à 33,7 °C à Saint-Étienne le 13 mai, un record de chaleur précoce pulvérisé). Après un début de mois de mai sans gel, quelques gelées en plaine avaient été observées sur les régions du Limousin à la Champagne le 21.
– En 2014, un rafraîchissement s’était produit pendant cette période, mais les rares (et dernières) gelées observées en plaine l’ont été juste après, entre le 14 et le 17 mai, au cœur d’un mois de mai globalement assez proche des normales en matière de température (déficit de 0,3 °C).
– En 2013, bien qu’aucune gelée n’ait été observée durant cette période, le mois de mai a été remarquablement froid : le plus froid depuis mai 1987, avec une température moyenne inférieure de 2,3 °C à la normale. On a observé localement des gelées en plaine entre le 24 et le 27 mai.
– En 2012, après des nuits très douces le 11 et dans une moindre mesure le 12, le temps s’est rafraîchi au nord, et quelques gelées ont été observées les 14 et 17 (-2 °C à Chaumont en Haute-Marne). 2011 n’a pas non plus connu des Saints de glace marquants.
– Les Saints de glace ont véritablement justifié leur réputation en 2010, avec quelques gelées éparses le 12, plus répandues sur les régions proches de la Manche le 13, gagnant les régions du Centre-Ouest au nord du pays les 14 et 15. On a ainsi relevé -2 °C à Pleucadeuc (Morbihan) le 13, -3 °C à Flers (Orne), -1 °C à Caen (Calvados) et au Touquet (Pas-de-Calais) le 14.
– En 2009, 2008 et 2007, aucune trace des Saints de glace n’a été observée. En 2006, la période a été plus fraîche, mais sans gelée significative. On a toutefois relevé quelques gelées en plaine le 1er juin !
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