« Eloge de l’émeute » de Jacques Deschamps
Et s’il fallait faire « dérailler la machine » ? Éloge de l’émeute est un ouvrage remarquable de puissance et d’évocation. A la lumière de l’histoire et des violences économiques, sociales et symboliques que nous subissons, il appelle non seulement à la mobilisation générale mais également à « prendre le maquis dans nos têtes ».
Il y a aujourd’hui une nécessité historique de l’émeute, quand la survie de l’espèce humaine est menacée par la marchandisation de tout. Survie hypothéquée, de plus, par la seule logique du profit sans limite au bénéfice de quelques-uns. L’émeute est le dernier recours, le moment inévitable où la violence populaire est mobilisée contre la brutalité mortifère de l’interminable guerre civile des dominants contre les dominés. Mobilisation qui
ne vise donc plus seulement à défendre des idéaux, mais d’abord la vie elle-même. Penser l’émeute, prendre le maquis dans nos têtes afin de nous préparer aux confrontations violentes que nous imposeront les pouvoirs en place. Faire dérailler la machine : un acte de légitime défense contre la pénurie générale d’existence et l’abêtissement de la réflexion.
« On ne peut saisir les motivations de l’émeutier sans revenir à ce qui l’anime le plus profondément : son besoin vital d’air frais et d’espace libre, d’une tout autre nature que la haine ou le ressentiment, et qui lui fait voir partout des chemins. »
L’auteur : Jacques Deschamps est professeur de philosophie. Il a travaillé en lycée puis à l’ENS de Lyon.
Pratique : Parution le 3 mai 2023, Editions Les Liens qui Libèrent – 160 pages – 12.5 cm x 19 cm – 15.00 €
« Le Central » de Mikael Corre
Une immersion d’un an au commissariat de Roubaix. Un récit qui balaye les clichés sur la police et son rôle dans la société.
Nouvelle figure du journalisme narratif, Mikael Corre a mené une enquête au long cours, en immersion pendant un an dans un commissariat. De cette expérience, il tire un récit dense et nerveux au plus près du quotidien des policiers – arrestations, auditions, autopsies –, mais aussi de leurs questionnements et de leurs doutes. Avec un sens de la narration exceptionnel, Mikael Corre balaye ainsi les clichés sur la police et son rôle dans la société.
« À force de monter et descendre de véhicules sérigraphiés, de suivre des auditions, de passer du temps avec des geôliers, je finis par intégrer que la police n’est pas là pour faire baisser la délinquance mais pour la contenir. »
L’auteur : Journaliste depuis 2011, actuellement à La Croix, Mikael Corre écrit sur la police, le terrorisme, l’actualité religieuse… Il a participé au lancement de La Croix l’Hebdo en 2019, recherchant notamment des policiers qui ne nient pas leur violence et acceptent d’en parler (« Violences, bavures : des policiers racontent », présélectionné pour le prix Albert Londres 2020). Un an plus tard, il a réalisé l’enquête miroir, côté manifestants.
Pratique : Editions Bayard Récits – En librairie le 5 avril 2023 – 180 pages environ – Prix : 18 €
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