D’apparence assez évidente pour le commun des mortels, cette expression se révèle être un véritable mystère linguistique beaucoup plus complexe que l’image qu’on s’en est faite. Comme de nombreuses personnes, j’ai souvent cru que le nombre “31” faisait référence au 31 du mois de décembre, jour où, d’accoutumée, nous nous parons de nos plus belles frusques pour festoyer jusqu’à ce que la ripaille nous comblât la couenne. Billevesée, fadaise, il n’en est rien ; pire ! On ne sait point. Du moins, nous n’avons pas de certitude claire.
Si le sens ne vous échappe pas, puisqu’il s’agit de s’habiller mieux que pour aller chercher ses croissants du samedi matin, se mettre sur son 31, c’est faire un effort notable pour améliorer son style vestimentaire en vue d’une grande occasion (bal, mariage, fête, ou aller voir les Minions au cinéma pourquoi pas !). Eh bien… si nous admettons communément l’usage de cet adage, les linguistes, eux, peinent à remonter sur une origine absolument certaine. Deux hypothèses sont débattues. La première viendrait de Prusse (donc avant 1871 pour ceux qui ont relu leurs cours d’Histoire), où il était coutume pour les soldats de se présenter tirés à quatre épingles devant leurs officiers supérieurs pour la revue des troupes.
La deuxième théorie, plus communément admise, prône que l’expression est en fait une déformation d’un mot archaïque tiré du vocable ecclésiastique : “trentain” ; un des vêtements les plus cossus achetables au Moyen-Âge pour assister à une série de trente messes (vous saisissez le rapport, c’est assez subtil). Et comme bien souvent, l’usage populaire l’aurait légèrement modifié, le faisant passer de trentain à trente-et-un.
En conclusion, que l’on soit guerrier, pénitent ou fêtard, nous partageons le goût commun de la bonne sape. Pas besoin d’attendre le 31 du mois pour nous faire belles et beaux, un peu de prestance en toute circonstance ne fait de mal à personne.
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