« Ils-elles sont passé(e)s par Saumur », la chronique de Gino #5 : Robert Amy

Robert Amy naît à Compiègne en 1877. Neuf ans plus tard, son père, négociant en vins, vient s’installer en région saumuroise au domaine de la Perrière à Saint-Cyr-en-Bourg. Avec son frère Gaston, Robert reprend l’affaire familiale et installe ses chais route de Varrains à Saumur (aujourd’hui cette rue porte son nom).
Robert Amy est sportif. A 17 ans, lors de la rencontre inaugurale du Vélodrome de la Loire à Saumur, il remporte le 5000 m. Il devient président de l’Union Athlétique Saumuroise. La mairie de Saumur met alors à sa disposition un hangar rue Seigneur qu’il aménage en salle de gymnastique (en juin 1940, les bombardements détruiront ce gymnase qui sera reconstruit plus tard rue Beaurepaire). Il encourage en particulier le sport féminin. Il ouvre une section pour les jeunes filles à l’U.A.S.
Robert Amy se lance vraiment dans la vie politique à l’âge de 48 ans. En 1925, il est élu maire de Saumur avec l’étiquette « Radical-socialiste ». Il met en œuvre des actions destinées à moderniser les services municipaux, les abattoirs quai Comte Lair, le service des eaux quai Mayaud. Il améliore l’accueil dans les écoles publiques. Il supprime l’octroi à Saumur, alors qu’il subsistera jusqu’en 1943 sur le territoire national. La crise économique se faisant durement sentir, il crée un fonds de chômage pour porter secours aux plus démunis. La création du Crédit immobilier en 1928 et celle de l’Office Public d’Habitation à Bon Marché l’année suivante est destinée à améliorer la situation. A cette époque, on meurt encore beaucoup de la tuberculose. En 1930, la municipalité lance la construction de la cité des Moulins : 18 maisons jumelles verront le jour, soit 36 logements. La colonie de vacances de Champigny ouvre ses portes l’année suivante. En septembre 1937, on inaugure l’école des Violettes et celle de la place Allain-Targé située à l’emplacement de l’ancienne usine des Eaux. Robert Amy est également secrétaire général des maires de France.
C’est lui qui est en poste lors de l’invasion allemande et de l’épisode des « Cadets de Saumur ». Le 5 octobre 1940, il est révoqué de ses fonctions de maire par le gouvernement du maréchal Pétain. Les Allemands quittent Saumur en août 1944. Robert Amy est officiellement rétabli dans ses fonctions le 23 septembre 1944, mais il est éprouvé : il a perdu son fils durant le conflit et son frère Gaston n’est pas revenu de déportation.
Il s’éteint à Saumur le 2 juillet 1945 au n° 72 de la rue du Maréchal Leclerc. Il repose au cimetière municipal de Saumur.
La ville de Saumur garde de nombreux souvenirs de ses initiatives sociales.

Bibliographie :
– GODICHEAU Christelle, La vie municipale de 1925 à 1939, Angers 1998 (A.D.M.L., BIBI 10236)
– HUREAU Jean-Yves, Sur la piste du vélodrome de Saumur, Editions La Botellerie, 2016
– FLANDRIN Véronique, Robert Amy, Expositions virtuelles, Archives Municipales de Saumur
– Saumur Jadis : https://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr