La programmation du musée s’appuie sur ces caractéristiques principales, en sollicitant notamment des collections résultant de passions d’amateurs, que l’on retrouve dans les grands ensembles d’eaux-fortes de Rembrandt rassemblés depuis son époque jusqu’à la période contemporaine. Le musée n’étant pas fondé sur une présentation par période, zone géographique ou genre, l’exposition révèlera un Rembrandt graveur qui échappe au classement par thèmes. Il s’agira de donner un regard contemporain à cette œuvre, de mettre l’accent sur la spécificité de l’eau-forte dans la production de l’artiste. Pour cela, les différentes sections du parcours se focaliseront sur les moyens esthétiques (clair-obscur, trouée, accumulation, etc.) et les techniques (traits, hachures, etc.) que l’artiste met en place pour exprimer ce qu’il ne peut atteindre par la peinture ou le dessin. Ainsi, c’est toute sa maîtrise et son exceptionnelle créativité qui seront révélées à travers sa pratique d’aquafortiste. L’exposition rassemble un important ensemble d’eaux-fortes provenant du Fonds Glénat pour le patrimoine et la création. À ce noyau s’ajoute une trentaine d’œuvres issues des collections prestigieuses de la Fondation Custodia et du musée du Petit Palais à Paris.
L’eau-forte, kesako ?
Procédé de gravure sur métal s’effectuant par l’intermédiaire d’un acide. Le mot s’applique à la fois à la technique, au mordant et à l’estampe elle-même. Une planche de métal (fer ou cuivre) est recouverte sur ses deux faces d’une fine couche de vernis destinée à la protéger de la morsure de l’acide. À l’aide d’une pointe dure, le graveur entaille le vernis selon le tracé du dessin qu’il veut obtenir. Il fait ainsi apparaître, par endroits, le métal débarrassé de sa couche protectrice. Ce sont ces parties du métal dénudé qui seront attaquées, lorsque le graveur plongera la plaque dans son bain d’eau-forte. L’action de celle-ci jugée suffisante, le graveur sort la plaque, la rince à l’eau claire, puis enlève le vernis protecteur, découvrant ainsi toute la surface de la planche, qui présente des creux aux endroits où l’acide a agi. Selon le temps d’immersion, la morsure par acide est plus ou moins profonde et permet d’obtenir un trait plus ou moins marqué lors du tirage.
Infos pratiques : Du 17 juin au 24 septembre, Musée d’Art Moderne de l’Abbaye de Fontevraud – Toutes les infos : https://www.fontevraud.fr/musee-dart-moderne/decouvrir/
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