Saumur. Réforme des retraites : Un cortège très fourni et motivé ce jeudi dans les rues

Neuvième journée de mobilisation nationale ce jeudi 23 mars 2023. Dans le département de Maine-et-Loire plusieurs rassemblements étaient prévus, notamment à 10h à Saumur. Les manifestants se sont très rapidement amassés sur la place de la Bilange d’où le départ était donné, avant de se rendre dans les rues du centre-ville et sur des axes majeurs, comme le rond-point Weygand qui dessert notamment la rocade. Une cinquantaine de manifestants a atteint la rocade et une centaine a bloqué successivement 2 rond-points… Dans les rangs du cortège, on sentait une colère plus intense, on crie, on siffle, on hue, on chante plus fort que lors des précédentes mobilisations. Lors du passage devant la sous- préfecture, le cortège marque une pause et scande ses slogans et siffle. « Depuis deux mois, des millions de gens ont exprimé, dans des manifestations historiques et par la grève, leur refus d’un recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite et d’un allongement des trimestres de cotisation. Le 16 mars, le gouvernement a subi une défaite. Il a fait un aveu de faiblesse en ayant recours à la force et au 49-3. Il n’a pas eu la majorité. En ce sens, c’est une victoire et le résultat de la pression exercée sur les députée grâce à notre mobilisation historique », souligne l’intersyndicale de Maine-et-Loire qui regrette « un déni de démocratie. »

Une contestation devenue plus générale

Un nouveau vent de contestation souffle parmi les manifestants, notamment après les événements survenus récemment : l’utilisation du 49-3, le rejet des motions de censure, les déclarations du président ce mercredi… Des jeunes croisés lors des premiers rassemblements à Saumur qui venaient alors « dénoncer la réforme des retraites » qu’ils jugeaient alors « injuste et inutile ». Aujourd’hui, si le sentiment demeure, le discours a changé : « Au début, nous voulions simplement le retrait de la réforme. Aujourd’hui, on se rend compte que le combat va bien au-delà. On est mobilisé aujourd’hui pour la défense de nos droits, de la démocratie, de nos libertés. Nous sommes restés sages et avons protesté dans les règles depuis deux mois, il est temps que la contestation passe un nouveau cap pour être entendue », témoignent des lycéens.

« Est-on encore en démocratie ? »

Ces jeunes se disent « scandalisés par l’attitude et les agissements du gouvernement. C’est un déni de démocratie. En plus, le président prend les Français pour des abrutis en nous expliquant que l’on n’a simplement pas compris sa réforme. On a très bien compris, mais nous n’en voulons pas. C’est pour cela que nous sommes très nombreux dans la rue, mais une fois encore le ministre Darmanin essaie de nous museler en menant une répression envers les manifestants. » Et d’ajouter : « Qu’est ce que cela dit de l’état de notre démocratie ? Quel sens ont désormais les élections ? Vers quoi irons nous si on laisse faire cela ? » Pour la jeune génération, qui semble dégoutée de la et du politique et de n’être pas entendue avant même d’avoir pu déposer son premier bulletin de vote dans l’urne, des questions bien plus importantes sont à l’ordre du jour « et pourtant totalement oubliées ». En tête, « l’écologie avec des rapports du GIEC toujours plus alarmants et une sécheresse qui nous pend déjà au nez », mais aussi « une consolidation des systèmes éducatifs et de santé. » « Mais on n’en est pas là puisque l’on fait encore ami-ami avec Total ! » lance une lycéenne.