Saumur. 1 500 personnes dans les rues contre la réforme des retraites

Ce mercredi 15 mars 2023, une huitième de journée de mobilisation était organisée en France, notamment à Saumur où près de 1 500 personnes se sont rassemblées dans les rues du centre-ville. Le leitmotiv des personnes venues battre le pavé : « Continuer la mobilisation et poursuivre le combat pour faire entendre le mécontentement face au projet de loi de la réforme des retraites. » C’est en tous cas le mot d’ordre de Sébastien, Guillaume et Yann, tous trois à la CFDT. Ils témoignent d’une réforme qu’ils estiment « injuste ». Ils regrettent également « un déni de démocratie » avec « un projet de loi qu’on nous sort en deux mois et qu’il faut absolument voter en un mois alors même que l’écrasante majorité des français est contre et le fait entendre depuis plusieurs semaines dans la rue. » S’ils n’attendent plus grand-chose quant à l’évolution de cette réforme, ils soulignent cependant qu’il « est toujours possible de faire entendre son mécontentement dans les urnes lors de la prochaine échéance. » Tous les trois ne se disent pas contre une réforme du régime des retraites, mais ils considèrent que « le moment est très mal choisi pour proposer un tel effort aux français, alors que l’on sort du quoi qu’il en coûte et que des entreprises font des bénéfices records de plusieurs milliards. » Ils auraient préféré « la voie du référendum pour laisser la parole aux concernés. »

Vers un mouvement moins organisé et violent ?

Morgane Moureaux, secrétaire de l’union locale FO, Corinne Grégoire de la CFDT49 et Philippe Giret, secrétaire de la CGT cheminot de Saumur se félicitent « d’un mouvement qui s’est jusqu’à maintenant fait dans le calme, en bonne intelligence et avec unité. Une unité qui rassemble, rassure et fédère la population ». Ils en veulent pour preuve « un nombre grandissant de salariés syndiqués dans les différents secteurs depuis le début du mouvement de contestation. » Toutefois, regrettant eux aussi « un déni de démocratie » et « une absence de prise en compte de la réalité du terrain », ils craignent une montée du « désespoir et de l’exaspération des Français » avec dans le même temps « la porte ouverte à d’autres mouvement de contestation et d’expression du mécontentement », qu’ils jugent « moins exemplaires et sereins ».

Un courrier aux élus et une rencontre avec la sous-préfète

L’intersyndicale a interpellé les sénateurs et députés du territoire au travers d’une lettre adressé ce jour à la veille du vote de l’Assemblée nationale et alors que la commission mixte paritaire est rassemblée aujourd’hui pour trouver un accord (notre article par ailleurs). « Nous avions déjà écrit aux députées Saint-Paul et Blin au début du mouvement. Elles avaient alors avancé leurs arguments sur la nécessité de reformer le système pour le faire perdurer. Or aujourd’hui, plus personne ne croit et n’entend ces arguments. L’objectif est donc d’entendre leur discours à ce jour », commente Morgane Moureaux. Par ailleurs, les unions locales de Saumur seront reçues ce jeudi 16 mars par la sous-préfète Marie-Pervenche Plaza. Elles appellent à se rassembler devant la sous-préfecture de Saumur à 17h où elles rendront compte de la discussion à la fin de l’audience.

Les chiffres de la Préfecture de Maine-et-Loire : au total 8 700 manifestants, dont :
– 6 000 à Angers
– 1 200 à Cholet
– 1 200 à Saumur
– 300 à Segré