Emmanuel Macron a de nouveau appelé à la sobriété énergétique lors de son allocution du 14 juillet, et la CRE vient de dévoiler que la filière éolienne a contribué à augmenter les recettes de l’Etat de 7,7 Mds€ au titre de 2022 et 2023. Ces dernières années, le soutien aux énergies vertes et notamment à la filière éolienne représentait une charge pour les finances de l’Etat, mais en raison de la forte hausse des prix de marché due à la guerre en Ukraine et de la faible disponibilité des centrales d’EDF, l’énergie éolienne est aujourd’hui moins chère que les prix de marché et contribue donc positivement au budget de l’état. Ces données proviennent de la base de données Open Street map, accessible par l’API Overpass, et de l’API Geo du gouvernement. Elles sont croisées avec la carte de la répartition du vent de Vortex FDC.
Les régions où il y a le plus d’éoliennes en France
Les Hauts-de-France sont la région où le plus d’éoliennes sont installées (1 863), ce qui représente 4 245 MW installés. Le Grand-Est occupe la deuxième place de ce classement, en raison du nombre important d’éoliennes installées dans l’Aube et la Marne. Là encore la présence de vents soutenus et réguliers, ainsi qu’une densité de population relativement faible, peuvent expliquer cette position. Notons également la présence de nombreuses éoliennes dans les DROM-COM, comme en Guadeloupe (163), ou en Nouvelle-Calédonie (153). En Pays de la Loire, 7e région au classement, on compte 512 éoliennes.
Il est également intéressant de comparer ces résultats avec la carte des parcs éoliens en France fournie par l’ADEME en 2011. On constate par exemple que pour les Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais et Picardie en 2011), la puissance raccordée est passée de 1195 MW (788 MW + 407 MW sur la carte fournie par l’ADEME en 2011) à 4245 MW (voir la carte fournie par l’équipe data Hello Watt) entre 2011 et 2022, soit une augmentation de +255% en 11 ans. Plus impressionnant encore, la Nouvelle Aquitaine (auparavant Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes), dont la puissance raccordée est passée de 155 MW en 2011 (144 MW + 9 MW sur la carte de l’ADEME 2011) à 1162 MW en 2022 (voir la carte fournie par l’équipe data Hello Watt), soit une explosion de +650% sur la période. Cela fait d’elle la 4e région avec le plus de turbines en France. Les Pays de la Loire sont quant à eux passé de 426MW à 935MW, soit une augmentation de 119%.
Les départements où il y a le plus d’éoliennes en France
La Somme, l’Aisne, le Pas-de-Calais, l’Oise et les Côtes-d’Armor font partie des départements où le nombre d’éoliennes installées sont les plus importants. Cela coïncide également avec la présence de vents puissants et réguliers. La Marne, l’Aube, l’Aude, la Meuse, également présents dans ce classement, tendent davantage à un compromis entre la présence de vents soutenus et la faible densité de la population. Les Deux-Sèvres comptent 195 turbines pour 349MW, la Vienne 127 turbines pour 216MW, le Maine-et-Loire 80 turbines pour 158MW, L’Indre-et-Loire 16 turbines pour une production inconnue.
Mise en relation des installations éoliennes et la répartition du vent
Sans surprise, une corrélation existe entre les zones où la vitesse du vent est importante et l’implantation des parcs éoliens. Dans le nord de la France par exemple, là où les vents sont les plus rapides, on remarque une concentration importante d’installations éoliennes afin de profiter d’un productible constant. Il semblerait que les installations d’éoliennes terrestre soient guidées par deux facteurs principaux :
– La force et la régularité du vent : sur notre première carte, on peut remarquer une corrélation directe entre la localisation des éoliennes en France et celle des vents puissants. Il semble donc évident que le premier critère de décision d’implantation d’un parc d’éoliennes soit la présence de vents rapides et réguliers, afin d’assurer une production constante et importante en volume.
– Le foncier disponible : à y regarder de plus près, on remarque également que nombre d’éoliennes se situent dans les zones les moins peuplées. L’absence de structures agricoles dans ces régions où la capacité des énergéticiens à louer des parcelles aux agriculteurs peuvent également expliquer les choix d’implantation.
Cependant, d’autres critères peuvent également avoir une incidence sur les décisions d’installation d’éoliennes : L’acceptation par les populations et les associations de ces installations ; Les procédures administratives et leur validation par les collectivités territoriales ; La demande en énergie sur ces territoires ; Le remplacement d’installations pré-existantes. Cette forte inégalité de la répartition des éoliennes sur le territoire est un facteur d’explication d’opposition locales à l’installation de nouveaux parc éoliens.
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Commentaires 3
Pour que les éoliennes soient mieux acceptées par les habitants les opérateurs doivent accepter les demandes par exemple éoliennes plus petites mais plus denses, même si c’est moins rentable pour eux, ça défigure moins les paysages !
Les éoliennes poussent mieux dans les régions pauvres et mal équipées, parce que les élus veulent toucher la taxe éolienne versée par les promoteurs. Les belles régions riches peuvent se permettre de résister à cette pollution.
Jusqu’à 30 000 euros de loyer par an et par machine, c’est tentant pour les propriétaires de terrains. L’éolien, c’est moins fatiguant que l’agriculture…..