Dans un communiqué, la présidente de la Région Pays de la Loire, Christelle Morançais, ancienne adhérente au parti Les Républicains et même vice-présidente à partir de 2019 jusqu’à sa démission du parti en 2022, fustige la droite dans le contexte actuel du débat autour de la réforme des retraites. Elle en appelle au « poids des responsabilités ». Elle écrit : « J’ai apporté un soutien sans ambiguïté à la réforme des retraites, et j’observe avec consternation le débat parlementaire. Si rien ne m’étonnera jamais venant des bancs de la Nupes, les divisions à droite m’inquiètent. Le paradoxe du groupe LR à l’Assemblée Nationale, c’est que son poids politique objectif, celui issu des législatives, n’est pas en adéquation avec le pouvoir qu’il tire des circonstances (l’absence de majorité présidentielle) qui lui offrent un droit de vie ou de mort sur la réforme des retraites. Cette équation – faiblesse électorale / grand pouvoir politique – pourrait passer pour une aubaine après les échecs du printemps 2022, mais pourrait tout aussi bien se transformer en un piège terrible. Un piège qui porte un nom : la tyrannie de la minorité, ou plus précisément s’agissant de la droite : la tyrannie de la minorité de la minorité. La poignée de députés LR, qui s’opposent actuellement à la réforme et jouent aux « idiots utiles » de la Nupes, dénature gravement et durablement la position du parti sur les retraites – qui, en l’espèce, est claire, partagée et constante – et force le gouvernement à des compromis qui affaiblissent l’efficacité budgétaire du texte, dont l’objectif, faut-il le rappeler, est de sauver notre modèle par répartition. Et voilà la droite, sous la pression d’une minorité dissidente, et en contradiction avec tous ses discours passés, en train de saper l’équilibre général d’une réforme qu’elle a non seulement réclamée, mais qu’elle a même très largement inspirée. Attention : même en politique, les contradictions peuvent être mortelles… Plus fragile est la légitimité de celui qui exerce un pouvoir important, plus grand doit être son sens des responsabilités. Un principe simple qui mérite d’être entendu ».
« La différence entre macronistes et les Républicains »
La réponse de la droite n’a pas tardé à se faire connaitre. La députée de la 3e circonscription de Maine-et-Loire (Saumur-Nord), Anne-Laure Blin, par ailleurs récemment nommée secrétaire générale adjointe du parti Les Républicains a écrit par tweet interposé : « Chère Christelle Morançais, si tu « soutiens sans ambiguïté », nous, les Républicains, nous voulons la rendre plus juste et équilibrée pour les Français. C’est peut-être cela la différence entre macronistes et les Republicains. » Pour rappel, la présidente de Région avait, au lendemain du premier tour des élections présidentielles de 2022, appelé au vote et soutenu Emmanuel Macron puis démissionné du parti Les Républicains. Elle a par la suite affiché son soutien à plusieurs reprises, sans pour autant rallier officiellement le camp de la majorité. Dans une interview accordée à nos confrères du Ouest-France, elle avait indiqué suite à sa démission et à son soutien au président sortant : « Je ne suis plus membre du parti Les Républicains depuis le lendemain du premier tour de l’élection présidentielle. Je n’ai pas compris que mon parti puisse mettre sur un pied d’égalité Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Je suis partie sans animosité, sans rancœur, et je conserve de très bons amis chez Les Républicains. Je suis et je reste une femme de droite, libérale, européenne, moderne. Je suis libre et je me consacre entièrement à la Région des Pays de la Loire. » Animosité et rancœur peut-être aura-t-elle après cette période de débat à l’Assemblée.
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Commentaires 9
Navrant ces surenchères de certains députés LR en mal de notoriété. Depuis très longtemps la droite de gouvernement a eu le souci des finances publiques. Aujourd’hui madame Blin semble soutenir ces palinodies. Dommage que le sens de la France, le sens de la responsabilité que l’on a vis à vis des jeunes générations s’émoussent dès lors qu’il importe de se singulariser. On brille comme on peut. Parfois on peut peu.
Ce qui est lamentable, c’est que vous ne voyez dans ce caprice de Macron, qui impacterait durablement la vie des français, et surtout celle des plus modestes, s’il était validé, que le prétexte à des chamailleries d’aristos de la République. Vous dites pensez aux jeunes générations : je pense que les jeunes générations préfèreraient que les nantis dont vous devez faire partie, ne pensent pas à les obliger à vivre en esclaves toute leur vie
Bravo monsieur Lenoir, je signe des deux mains vos propos
Mme MORANCAIS a bien « retourné sa veste » De Droite , elle a , aux dernières élections , souhaité l’élection de M.MACRON ! Elle s’est opposée à M. RETAILLEAU, qui l’avait soutenue dans sa « carrière » politique (ancienne agent immobilière, cette reconversion est bien plus favorable !) En ce moment , tout le monde donne des leçons de « bonne conduite » !
Cioti affirme sans rire qu’on est encore en pleine forme à 70 ans : il n’a jamais eu à travailler en plein air par tous les temps commes les salariés du batiment ou les agriculteurs; à commencer son travail à 5h-6h comme le personnel d’entretien; à se taper 1h à 3h de trajet par jour dans des transports en commun bondés; à porter de charges lourdes comme les employés des hôpitaux
Pour remettre le pays en ordre, qu’un seul homme ; François Asselineau !
A quel âge M. P. qui est à fond pour la réforme Macron a-t-il prit sa retraite? Sinon si les députés LR renaclent c’est qu’ils nont pas été elus sur leur étiquete partisane mais intuiti personae. Dans 3 ans les électeurs meme de droite s’en souviendront…
Les parlementaires ou comparables peuvent bien être pour la reforme Macron puisqu »ils ne sont pas concernés et bien à l’abri par leurs privilèges. C’est ça qui aurait du cesser en premier et aussi la diminution du nombre des ayants droits; on les aurait alors retrouvé au nombre des manifestants ou plus attentifs pour une égalité dans l »examen de la reforme.
On peut voir des « idiots utiles » selon que l’on est en accord avec E. Macron ou pas. Si LR allait dans le sens du gouvernement, il n’en serait pas moins « l’idiot utile » du gouvernement. C’est le sort des minorités.
C. Morançais a fait preuve d’un grand courage en choisissant de quitter les LR quand le bateau coulait ; qu’elle garde ses conseils pour ces nouveaux amis. À moins d’être dans l’expectative de voir si le vent ne va pas encore tourner… ?