Justice. Procès pour discrimination : Une cagnotte en ligne pour soutenir Frédéric Mortier

Vendredi 10 février 20233 devait se tenir le procès du maire de Longué-Jumelles et enseignant en économie et gestion dans une affaire de discrimination (relire notre article). Après un premier renvoi en mai 2022, l’affaire a une nouvelle fois été renvoyée vendredi dernier, lors d’une audience où il n’était pas présent pour raisons médicales, à la date du 4 octobre 2023. Frédéric Mortier vient de lancer une cagnotte Leetchi pour lui venir en soutien sous l’intitulé « L’honneur d’un enseignant », qui est aussi le titre de son livre publié quelques jours avant le procès du 10 février et dans lequel il s’explique, revient sur le sujet et accuse. Au moment où nous écrivons ces lignes, 680 € ont déjà été collectés, avec la participation de 9 donateurs. Sur la page de cette cagnotte de soutien, on peut notamment y lire en préambule « bienvenue sur cette cagnotte solidaire au profit d’un enseignant catholique seulement coupable de convictions chrétiennes ! » On y explique ensuite la situation : « Suspendu depuis décembre 2021 jusqu’à un 1er jugement en mai 2022, repoussé le 10 février 2023 puis à nouveau reporté en octobre 2023 et enseignant d’un établissement catholique angevin, catholique lui-même, a osé employer l’humour pour évoquer la religion. Il a dû subir deux gardes à vue humiliantes dont une de 24h, avant d’être interdit d’enseignement, puis « broyé́ » par la presse locale. Un temps psychologique, moral et financier, difficile à vivre pour lui-même et sa famille. » Cette cagnotte invite enfin à « soutenir sa démarche d’écriture » et l’aider « à poursuivre son combat pour la vérité de notre société́ française aux racines judéo-chrétiennes et ce, jusque devant la justice qui lui coûte plusieurs milliers d’euros. »

La liberté d’enseigner menacée

Dans la suite de la page internet, on retrouve une interview qu’il a adressé à son éditeur dans laquelle il expose sa version des choses. Il regrette aujourd’hui « le manque de liberté et une menace de la liberté d’enseigner » en raison notamment du « caractère devenu ultrasensible de la laïcité, des pressions communautaristes et des séparatismes que l’on refuse de réguler et enfin des enseignants qui sont eux-mêmes de plus en plus souvent en quête de sens et dont l’autorité est constamment remise en cause » regrettant ainsi que « le débat en classe, l’humour comme outil pédagogique, l’approche de certains faits historiques, sont autant de dangers qui conduisent bon nombre d’enseignants à s’autocensurer. Les méthodes pédagogiques sont ainsi lissées avec des profs apeurés qui n’osent plus rien dire ni faire. » Frédéric Mortier revient également sur l’ancrage historique des valeurs catholiques dans l’éducation et sur la distinction entre enseignement privé et public aujourd’hui et indique qu’il « n’existe plus de différences majeures sur le fond entre les établissements publics et les établissements catholiques. »

« Ma foi et mes croyances me permettent de prendre du recul »

Enfin, questionné sur le fait de savoir s’il a pu échanger avec l’élève impliqué dans cette affaire et si « la foi l’aide à surmonter cette épreuve », l’enseignant répond : « La mécanique implacable mise en place à mon encontre, sorte de nouvelle politique digne de la Stasi, ne m’a pas permis à aucun moment de poser le débat avec cet élève, ni même sa famille. Je l’ai bien évidemment demandé et souhaité, mais sans jamais pouvoir l’obtenir. Reste pour moi le destin d’un homme qui devait sans doute passer par cette épreuve. Ma foi et mes croyances me permettent de prendre du recul sur cette situation, même si parfois la colère s’exprime. Mais je pense aujourd’hui surtout à tous mes collègues qui pourraient à terme subir la même épreuve si toutefois une certaine prise de conscience ne se faisait pas. »

Infos pratiques : Retrouvez la cagnotte et l’interview en intégralité sur https://www.leetchi.com/c/lhonneur-dun-enseignant?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing