Pratiquante et professeure de yoga, Zineb Fahsi signe un essai critique sur sa discipline qui s’est fait une place dans la culture mainstream, au point d’être aujourd’hui enseignée en entreprise, dans les écoles et les hôpitaux. Car le yoga répond de façon commode aux injonctions contemporaines de réalisation de soi : cultiver une pensée positive, libérer son « moi », mieux gérer ses émotions, son sommeil, être plus efficace, plus concentré, plus résilient… Le yoga semble être la méthode miraculeuse pour résoudre les problèmes et réaliser les aspirations des individus modernes assujettis au néolibéralisme.
L’auteure débusque le non-dit politique véhiculé par ces discours. En valorisant le travail sur soi au détriment du changement social, ils font porter aux individus la responsabilité de composer avec les exigences du capitalisme, neutralisant toute remise en question du système lui-même. Il ne s’agit pas pour Zineb Fahsi de défendre le retour à un yoga authentique mais de proposer un autre esprit du yoga plus émancipateur.
A propos de l’auteure
Après des études en sciences politiques, Zineb Fahsi se tourne vers l’enseignement du yoga. Intriguée par l’absence de récits historiques et critiques autour de cette discipline, elle se forme à son histoire et à l’étude de ses textes au sein de différents cursus universitaires. Elle s’intéresse particulièrement aux liens entre yoga contemporain et mutations du capitalisme tardif, et en tant qu’enseignante, à la formulation d’un yoga comme pratique d’émancipation.
Infos Pratiques : Editions Txtuel – Collection « Petite Encyclopédie critique » – Sortie le 1er mars 2023 – format 13 x 19,6 Broché – 208 page – 18,90€
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés
Commentaires 5
Belle idée que de signaler aux lecteurs du Kiosque des lectures qu’il serait dommage de rater. Il serait intéressant de savoir si les livres cités sont également disponibles en numérique (e-books). En tous cas,, le Kiosque ne cesse de s’améliorer : merci.
Totalement d’accord. Le Kiosque fait un relooking très réjouissant. Et d’accord aussi pour savoir ce qui est édité en e-book.
Merci au kiosque d’avoir mis mon roman à l’honneur. Il sera disponible dans toutes les bonnes librairies à partir du 11 janvier. Le site de Fayard permet de trouver les librairies et les sites de e-commerce qui proposent le roman en format numérique comme kindle, par exemple.
Le sport, l’art ou autre activité humaine qui valorisent le travail sur soi, encourageraient au capitalisme. Franchement, j’ai du mal à comprendre où veut en venir cette personne. En revanche, ce qui a trait au bien être peut faire l’objet de pratiques sectaires, d’ailleurs certaines dérives autour du yoga, de la sophrologie , de l’hypnose, de la médiation entre autres, inquiètent aujourd’hui la Miviludes et me semblent des sujets plus sérieux et inquiétants.
Je me faisais la même réflexion à savoir: quel est le rapport entre la pratique du yoga et le capitalisme. Peut-être que les cours ne sont pas abordables pour tous et que seuls les capitalistes peuvent en profiter? Il ne faudrait pas tout mélanger, sport et politique. Le sport doit rester du sport pour le bien-être de chacun et rien d’autre.