L’abbesse Louise de Bourbon (1534- 1575) remplace en mars 1575 cinq des six grosses cloches du Grand-Moutier, appelées « cloches des Martyrs » ou « cloches des Indulgences », possiblement en référence aux Indulgences accordées par le pape Pie V. Sous l’abbesse Jeanne-Baptiste de Bourbon, une cloche de 250 livres est commandée pour le monastère des hommes de Saint-Jean-de-l’Habit à un fondeur de Chinon. Puis, pour faire six cloches à Saint-Jean-de-l’Habit dans les années 1632, le père Sébastien Ganot, prieur, fait fondre « deux superbes et riches colonnes, et deux anges, le tout en cuivre, tenant chacun un chandelier en main, avec les armes de Guillaume de Bailleul, lesquels estoit aux deux costés de l’ancien Maistre autel ». Elles formaient un carillon en ut, ré, mi, fa, sol, la et s’appelaient les cloches des Anges.
Une cloche en cadeau
Madame Victoire, une des filles de Louis XV, éduquée à Fontevraud, offre à son départ en 1748 une somme d’argent à la paroisse Saint-Michel pour que soit coulée une plus grosse cloche. Sa donation est rappelée par l’inscription de la cloche : « Madame Victoire de France, du règne de Louis le Bien Aimé, XVe du nom, Estant Abbesse Madame Claire Louise de Montmorin de Saint-Herem, lors de son départ pour la Cour, a donné à la Sacristie, l’argent nécessaire pour faire fondre et augmenter cette cloche, qui a été nommée Victoire le 25 may 1748. » Sous cette épigraphie sont présentées les armes de France dans un écu losangé réservées aux Demoiselles de France (trois fleurs de lys).
Des cloches transformées en monnaie
À la fin de l’Ancien Régime, l’Abbaye royale de Fontevraud possède près d’une vingtaine de cloches dont huit sont localisées sur la seule abbatiale (six dans le clocher principal et deux dans le petit clocher. À la suite du décret du 6 mars 1791, demandant de saisir les cloches pour les transformer en monnaie, la municipalité de Fontevraud lance un appel d’offres remporté par le citoyen Guillon le 10 décembre de la même année. Ainsi, deux cloches sont réservées pour la commune de Fontevraud. Les autres sont transportées à Saumur. Deux timbres de l’ancienne horloge d’édifice de l’Abbaye royale de Fontevraud, rescapés de la Révolution, sont toujours conservés dans l’église Saint-Michel de Fontevraud. Une autre cloche provenant de Saint-Jean-de- l’Habit et datant de 1632 continue de sonner dans le clocher de l’église de Cuon (Baugé-en-Anjou).
Source : Abbaye de Fontevraud. Pour aller plus loin, vous pouvez relire nos articles sur le sujet : https://www.le-kiosque.org/?s=cloche
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés